Plus tard, quand la crise sanitaire sera derrière nous (peut-être), il y aura beaucoup à écrire sur la manière dont elle aura été gérée. L’épisode calamiteux des masques est loin d’être oublié. Pourtant, il rebondit déjà, un an après, avec les masques en tissu « faits maison ». Au diable les débrouillardes et débrouillards d’hier qui, à coups de ciseaux et d’aiguilles, venaient au secours d’une pénurie non avouée. Ne parlons pas du chapitre ridicule des tests dont la généralisation a été écartée avant que l’on nous invite joyeusement à nous faire chatouiller les narines. Au palmarès, nous ne saurions oublier la rengaine sur l’air « Aujourd’hui peut-être, peut-être demain » : tout plutôt que de confiner une troisième fois, nous reconfinerons si les résultats du couvre-feu ne sont pas à la hauteur, nous allons sans doute confiner la semaine prochaine, avant les vacances de février, pendant, certainement, en totalité, ou sur certaines zones seulement, etc. À ce rythme, nous en oublierions presque que le vaccin (les vaccins) existe(nt) et que la campagne de vaccination est lancée. Mais, au vu de l’insuffisance des doses, cette campagne aurait - peut-être - décollé trop vite !! C’est ce que nous découvrons, par exemple, dans la presse régionale de ce jeudi matin 21 janvier. De quoi mourir non de la Covid-19 mais des conséquences désastreuses d’un petit-déjeuner avalé de travers. Les « antivax » et les anxieux, montrés du doigts et mis à l’index il y a encore quelques jours, se marrent à s’en briser les côtes. Tout a commencé avec le retard de livraison annoncé par le laboratoire américain Pfizer. Rien de bien grave au final, nous faisait-on croire. Sauf qu’aujourd’hui, c’est panique à bord et même un peu partout. L’insuffisance des livraisons de doses vaccinales est telle que les centres de vaccination doivent suspendre les prises de rendez-vous. Déjà que ce n’était pas facile, il faut maintenant admettre que, si l’on ne veut pas mettre en péril la seconde vaccination, mieux vaut savoir attendre pour la première ! Le ministre Olivier Véran ne sait plus à quelle approximation, ou à quel mensonge, se raccrocher. C’est que pour les labos et les « big pharmas », c’est à la cote en bourse que l’on fait attention. Certes, Pfizer assure accepter que son concurrent Sanofi produise son propre vaccin grâce à un transfert de technologie qu’il est prêt à réaliser. Mais chez Sanofi, en proie à d’autres préoccupations, on fait valoir que ce n’est pas si simple. lL fait est pourtant avéré. Sans même parler du vaccin anti-Covid, la crise sanitaire a aggravé la dépendance de la France dans l’approvisionnement des médicaments. L’an dernier, selon l’Agence nationale du médicament, 2 400 ruptures ont été constatées. C’est dix fois plus qu’en 2016. Pour permettre à la France de retrouver la maîtrise de la production et de la fabrication des médicaments, les sénatrices communistes Laurence Cohen, Cathy Apourceau-Poly et Michelle Gréaume ont proposé la création d’un pôle public du médicament et des produits médicaux. Une proposition de loi rejetée la 9 décembre dernier par le Sénat.
Vaccin, pas vaccin. Aujourd’hui peut-être, peut-être demain…
Publié le 22 janvier 2021 à 15:53