Fascisme

par JEROME LEROY
Publié le 21 avril 2023 à 11:47

J’ai toujours su dès 1984, quand j’adhérais à l’Unef-SE que l’engagement était une chose sou- vent ingrate. J’ai essayé d’y mettre de l’enthousiasme tout en le tempérant par l’humour. L’ensemble pou- vait donc passer pour une forme de dilettantisme mais mon ambition n’a jamais été de finir à la tête du PCF. Fabien Roussel fait ça bien mieux ! J’ai juste estimé que l’engagement communiste était la seule manière digne de lutter contre la souffrance sociale qui, depuis 1984, n’a cessé d’augmenter chaque année un peu plus jusqu’à devenir insupportable aujourd’hui. Assez simplement, le symptôme le plus évident de cette souffrance est la lente mais irrésistible progression de l’extrême droite et la manière dont elle a imposé ses thèmes au point que des têtes de morts de chaînes infos puissent disserter sur l’identité nationale plutôt que sur cette souffrance. Aujourd’hui, la violence de ce qui vient de se passer avec le Conseil constitutionnel prouve qu’un président de la République mal élu avec une majorité relative au Parlement peut faire passer ce qu’il veut comme il veut. Je ne pensais pas être si en colère devant cette violence institutionnelle, suivie par une promulgation nocturne de la loi, dans un mélange de honte et d’arrogance. Que la décision des « neuf Sages » soit prise « en droit », je m’en moque. Ce qu’ils appellent le droit, les marxistes le savent, c’est la construction juridique de la bourgeoisie pour se protéger. Si j’en juge donc par la colère que je ressens, une colère que même mon âge a du mal à relativiser, j’ose à peine imaginer ce que ressent la jeunesse politisée ou cette partie immense des gens exposée à cette souffrance. Alors ne me demandez pas de m’indigner si la révolte prend elle aussi des formes violentes. Ni de pleurer quand ce peuple voudra punir Macron en se trompant de colère et en votant RN. Parce que le macronisme, et j’emploie ce mot à dessein, est déjà, de facto, un fascisme.