Macron roule en Ve

par JEROME LEROY
Publié le 17 mars 2023 à 15:21

Les Français vont devenir des champions de droit constitutionnel. Ce n’était pas forcément l’idée. L’idée, au départ, c’était de partir à la retraite à 62 ans. L’idée, au départ, c’était de faire voler en éclat une réforme scélérate. Descendre en masse dans la rue, manif après manif, grève après grève, et faire reculer Macron et son coup d’État sur nos existences pour satisfaire le monde d’où il vient, celui de la finance. Mais les Français ont surtout appris qu’ils vivaient dans la Ve République qui se révèle chaque jour un peu plus perverse et antidémocratique. Ce n’était pas la peine de renverser une monarchie pour retrouver depuis 1958 un roi de France élu tous les sept ans, puis tous les cinq ans. On lui donne après chaque élection les clefs du pouvoir qui étaient dans la boîte à gants, il prend le volant et il va où il veut, comme il veut. Et même si les passagers sur le siège arrière ont mal au cœur, le chauffeur ne s’arrêtera pas. D’ailleurs, ce n’est plus un chauffeur, avec Macron, c’est un chauffard. Un chauffard ivre qui n’écoute plus personne. Son code de la route, c’est la Ve République. Elle autorise tous les excès de vitesse, tous les dépassements dangereux, tous les franchissements de ligne blanche. On connaissait l’article 49-3, qui permet de faire passer un texte sans vote. Ivre également, Élisabeth Borne, la copilote, l’a déjà utilisé à répétition. On a appris aussi que l’article 47-1 permettait de raccourcir un débat à quelques jours quelle que soit l’importance de la loi et on a découvert au Sénat que le 44-3 autorisait les chauffards de la démocratie qui nous servent de gouvernement à demander un vote bloqué. Quand on conduit aussi mal, à la fin, ça finit par un accident de la route : radicalisation des manifestants façon Gilets jaunes ou vengeance dans les urnes avec le RN en embuscade. Il faut faire descendre Macron de la voiture. Et vite.