Pas une voix ne doit manquer aux candidats de gauche

par JEROME LEROY
Publié le 9 juin 2022 à 23:38

Aux insoumis, à mes camarades communistes, aux écologistes, aux socialistes, s’il vous plaît, votez tous pour les candidates et les candidats de la Nupes dimanche. Oubliez les rancœurs, les allergies que vous pouvez éprouver les uns pour les autres, votre voix va compter même dans les circonscriptions ingagnables. La dernière intervention de Macron dans la presse régionale dit assez quelle France se prépare avec un pouvoir qui accélèrera la tiers-mondisation déjà bien avancée de l’hôpital public ou de l’école, qui va vous faire travailler jusqu’à votre mort si vous avez un travail et qui vous laissera crever si vous n’en avez pas. Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. Je ne vous demande pas d’aimer Mélenchon - moi-même j’ai pour lui une affection disons modérée -, je vous demande juste d’imaginer ce que sera ce pays dans cinq ans si par malheur le macronisme a les mains libres. Ce n’est pas idéal la Nupes, bien sûr. C’est un arrangement de circonstances. Il n’empêche : imaginez juste la gueule de ceux d’en face qui ont déjà un peu peur parce que dans plus de 250 circonscriptions, ça va se jouer à presque rien. Et que ce presque rien, c’est soit le capitalisme qui va cyniquement achever de détruire l’environnement et les acquis sociaux pour continuer à maintenir ses marges bénéficiaires pendant l’apocalypse, soit une gauche qui va penser la planification écologique, la vraie, et faire vivre décemment les plus fragiles. Rien n’est écrit. Pour vous dire à quel point, je pense que le moment qui vient est vital, c’est que je vais me retrouver à voter pour une écologiste et que même si cette écologiste avait été Sandrine Rousseau, j’aurais voté pour cette allumée méchante. Parce que cette allumée méchante vaudra toujours mieux qu’un macroniste qui votera sans hésitation pour toujours plus de privatisations, d’ubérisation, de greenwashing, etc. En politique aussi il y a le principe de plaisir et le principe de réalité. Le principe de plaisir, c’est X n’aura pas ma voix, c’est une crevure sociale-démocrate, Y non plus qui est un intersectionnel vert ou insoumis qui amuse le tapis avec le burkini ou Z un vilain stalinien mangeur de viande. Le principe de réalité, c’est qu’on peut faire dérailler la fatalité néo-libérale. Et qu’importe si c’est en compagnie de gens avec qui je ne partirais pas en vacances En 2015, aux législatives portugaises, le socialiste arrivé en tête était sommé par Bruxelles de s’allier avec la droite pour continuer la politique austéritaire. Il a préféré s’arranger avec les deux partis de gauche radicale. Ça a donné la « geringonça », un mot qu’on pourrait traduire par « le machin » ou « attelage de bric et de broc ». Il n’empêche, pendant deux législatures, cette « geringonça » a permis des nationalisations, des augmentations de salaires, des services publics rénovés, des retraites restaurées, bref, à permis de soulager une souffrance sociale qui avait atteint des sommets. La Nupes, c’est la « gerinconça », et ce serait quand même beaucoup mieux que ce qu’on nous donne pour écrit. Encore une fois, Macron ne se cache pas ou à peine. Je répète, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.