La promesse des Jours heureux contre la peste

par Philippe Allienne
Publié le 10 décembre 2021 à 13:03

Il est le dernier résistant, dans cette région des Hauts-de-France, qui porte encore et toujours la mémoire du combat contre les nazis. Pierre Charret, aujourd’hui âgé de 96 ans, ne rechigne pas à échanger avec les jeunes et à transmettre le message de la Résistance et des promesses des Jours heureux, le programme du Conseil national de la Résistance. Comme lui, et avec lui, Yvonne Abbas, Guy Béziade, Michel Defrance l’on fait. Ce mercredi 8 décembre, c’est bien plus qu’un hommage que lui ont rendu les élèves du lycée Beaupré, à Haubourdin, et leurs professeurs. En inaugurant un auditorium qui porte désormais son nom, ils et elles montrent leur attachement à des valeurs que l’on a tendance actuellement à salir. Ils et elles ont contribué à les graver dans nos consciences. « Par-delà les générations, raconte Colette Becquet, présidente du comité lillois de l’Anacr, on s’aperçoit que l’espoir dans la jeunesse n’est pas vain. Les questions qu’ils posent, leur curiosité pour l’engagement sont particulièrement encourageantes. » L’Anacr, c’est l’association nationale des anciens combattants ET amis de la Résistance. La conjonction de coordination n’est ici pas anodine. Elle souligne que la transmission se poursuit. Il est vrai qu’il y a de quoi faire. Quand Éric Zemmour insulte, sur le service public, la mémoire des victimes juives de Mohammed Merah, il y a de quoi désespérer. Nous ne le dirons jamais assez, le racisme et l’antisémitisme ne sont pas des opinions et n’ont donc rien à voir avec la liberté d’expression. En accusant ces familles de ne pas appartenir à la France, où elles seraient venues pour aller à la soupe, il commet un délit. Il devrait être condamné et un juge devrait le rendre inéligible. Fort heureusement, l’intérêt que portent de nombreux jeunes aux valeurs issues de la Résistance et du programme du CNR lavent cette morve écœurante que fait couler le pauvre polémiste. Comme le dit la présidente locale de l’Anacr, « face à la présence constante d’idées immondes qui défigurent l’humanité et se nourrissent de la misère sociale, nous resterons vigilants et actifs ».