Le toubib antivax est vexant

par Philippe Allienne
Publié le 11 juin 2021 à 11:20

La propagande gouvernementale nous le dit et le répète à l’envi. Pour atteindre l’immunité collective, il faut que tout le monde puisse être vacciné. Un calendrier a même été établi et le nécessaire a été fait pour que les doses puissent être injectées, si nécessaire, sur nos lieux de vacances. Les jeunes âgés de 12 à 17 ans auront également droit au vaccin à compter du 15 juin, même si le comité d’éthique estime cette décision prématurée. À l’évidence, nous sommes bien loin, aujourd’hui, de la vague antivax qui a accompagné la mise sur le marché du précieux antidote. Pourtant, aux dires des dernières informations, l’engouement pour la piqûre salvatrice semble retomber. Un «  plafond de verre  » vaccinal tant redouté par le gouvernement serait désormais atteint. Voilà qui donne envie de raconter cette anecdote vécue il y a quelques jours dans un centre de vaccination de la métropole lilloise. Une mère prend rendez-vous pour son fils sur le site Doctolib. Fabio a 15 ans, il est asthmatique. La mère et le fils se présentent à l’accueil du vaccinodrome et répondent aux questions d’usage : « Votre fils a-t-il des antécédents médicaux ou souffre-t-il d’allergie ? » À la réponse, « il souffre d’asthme  », un premier verdict tombe. « Désolé, cela ne marche pas. Il faudra revenir à partir du 15 juin. » La maman est avocate. Elle ne discute pas, elle plaide. De toute façon, elle-même souffre d’antécédents graves et invoque la sécurité pour la famille. Elle gagne. La première barrière est franchie. Il faut encore qu’un médecin donne son accord. L’adolescent raconte : « Nous entrons dans la salle et nous disons “bonjour docteur”. Occupé, préoccupé, peut-être un peu dur de la feuille, le praticien ne répond pas. Il repose les mêmes questions que précédemment. Asthme, maladie de ma mère, etc. Il grogne. Ma mère lui dit que s’il veut en savoir davantage sur son dossier médical, elle va devoir me demander de sortir. Il me regarde avec mépris et, s’adressant à ma mère sans détacher son regard de ma personne, il lui lance : “Hé bien, faites-le sortir.” Je quitte la pièce, le temps que ma mère s’exprime. » Là, déjà, on se dit que ce n’est pas gagné. La maman s’explique dans le secret de la confession médicale et parvient à convaincre le grincheux. Le garçon peut revenir. Cette fois, il est soumis à l’interrogatoire du fils d’Hippocrate : « Parlez-moi de vos allergies ; avez-vous eu le Covid ? Quelqu’un de votre entourage a-t-il été infecté ? » Il coche les cases de son questionnaire et fait signe aux deux importuns qu’ils peuvent y aller. Reprise du récit du jeune Fabio : « Nous sortons et disons “merci’’ et “au revoir’’. Le malpoli n’a même pas relevé la tête. La suite est plus simple. Cinq minutes d’attente, piqûre et pansement. Je dis merci à la dame. Le pansement a été placé à côté de la piqûre. Plus tard, cela m’a fait rigoler. » Allez vite vous faire vacciner. C’est un plaisir.