Maux d’été

par Philippe Allienne
Publié le 20 août 2021 à 11:22

L’été n’est pas forcément propice au calme et à la sérénité. Cette année, il aura été témoin de plusieurs événements dont nous nous serions volontiers passé. Nous retiendrons d’abord cette moutarde, ces excréments et, pour finir, ces croix gammées tracées sur la stèle dédiée à Simone Veil, à Perros-Guirec, dans les Côtes-d’Armor. Trois dégradations en quelques jours : les 9, 11 et 14 août. Les auteurs de ces souillures font froid dans le dos. Après ces manifestants qui, sous prétexte de se battre contre le vaccin anti-Covid et le pass sanitaire, font référence à l’horreur nazie, on peut s’interroger à la fois sur leur santé mentale et sur le danger réel d’un fascisme tapi qui ne demande qu’à surgir. Et puis, il y a eu ces petites phrases qui passent très mal. À commencer par celle du ministre la Santé, Olivier Véran. Avant de s’exprimer contre les anti-vax, à la Martinique, il avait eu l’occasion de donner libre court à son agacement à propos de l’appel à la grève nationale des personnels soignants et médico-sociaux qu’avaient lancé les syndicats FO, CGT et SUD. Face à la presse, le ministre a froidement déclaré : « Vient un temps où ces personnes n’auront plus le loisir de faire grève puisque par définition cette obligation vaccinale s’appliquera. » Passons sur le mépris clairement affiché à l’égard de « ces personnes », des syndicalistes qui connaissent le terrain mieux que lui et qui pourraient nous entretenir des heures et des heures sur la situation désastreuse de l’hôpital public. Bien avant la crise du Covid, ces syndicats menaient des actions contre la politique du gouvernement et des gouvernements précédents pour en finir avec la casse de notre système de santé. Quand le personnel soignant se met en grève, il le fait comme les sapeurs-pompiers : avec de l’affichage, des brassards, des pancartes, etc. Pas en mettant la vie des patients en danger. Cela, la prédécesseuse d’Olivier Véran ne le voyait pas. Et Olivier Véran affichait déjà sa morgue depuis longtemps. Sa petite phrase semblant remettre en cause un droit constitutionnel demeurera dans la mémoire d’un personnel toujours traité par le mépris. Au chapitre de l’inconséquence, le ministre de la Santé avait été devancé, fin juillet, par son collègue de l’Éducation nationale. En annonçant le protocole sanitaire qui s’appliquera à la rentrée dans les collèges et les lycées, l’ineffable Jean-Michel Blanquer n’a pas hésité à affirmer que les élèves non vaccinés seront « évincés » en cas de Covid dans une classe. Le ministre a le goût des mots. Mais la palme estivale doit sans aucun doute revenir à un autre ineffable : Jean-Luc Mélenchon. Refusant, avec une violence inouïe, de se laisser photographier avec un citoyen, il a demandé à un de ses collaborateurs de lui « casser la gueule ». Où sont, dans son esprit, ces « gens » tels qu’il les appelait ? Souillures, mépris, violence, bêtise. Bravo à tous.