Les jours passant, la vérité se fait jour sur la réforme des retraites. Ainsi en est-il de l’argument choc du relèvement des pensions minimum... démonté par l’économiste Michaël Zemmour, mardi 7 février sur France Inter : « Certains ont compris que tout le monde aurait au moins 1 200 euros. C’est totalement faux. » Et Nathalie Chusseau, autre économiste, professeure à l’Université de Lille, de confirmer : « Tout le monde n’arrivera pas à 1 200 euros bruts (...) Cet objectif ne concerne que les personnes qui ont une carrière complète cotisée à temps plein au Smic » (mercredi 8 février sur France Info). Alors, que projette réellement le gouvernement ? De porter la pension minimale du régime général (appelée minimum contributif de base) de 684,13 euros bruts par mois à 709,13 euros bruts soit une petite augmentation de 25 euros bruts, et la pension minimale majorée de 747,57 euros bruts à 822,57 euros. Précision : la pension minimale majorée est « accordée » à ceux qui ont réussi à cotiser 120 trimestres ou... attendent 67 ans pour s’arrêter. Ces sommes (dont il faut déduire les prélèvements sociaux comme la CSG) sont loin d’atteindre les fameux 1 200 euros. En fait, ce n’est qu’en ajoutant la retraite complémentaire à ces retraites de base que l’exécutif « espère » que la pension minimale totale atteigne l’équivalent de 85 % du Smic net, soit 1 170 euros (et non 1 200...). Or, ceux qui ont perçu des salaires modestes, travaillé une partie de leur carrière à temps partiel, cumulent forcément moins de points de retraite complémentaire. Même dans le cas d’un retraité remplissant les conditions pour percevoir la pension minimum majorée à 822,57 euros, l’économiste Nathalie Chusseau « doute » que le total retraite de base et retraite complémentaire atteigne les 1 200 euros. Cela supposerait que ce pensionné de base perçoive au moins 350 euros de retraite complémentaire, « ce qui est loin d’être vérifié », estime Nathalie Chusseau. C’est le moins qu’on puisse dire.
Le trouble mot Le RN à la niche
