Puisqu’on vous le dit

Publié le 2 septembre 2022 à 17:53

Le bonheur toujours pour demain

Cela fera trois ans qu’à chaque rentrée, Emmanuel Macron réentonne son « pas un enseignant à moins de 2000 euros nets par mois ». Cette année encore, il n’a pas dérogé à la règle. Dans l’enthousiasme, «  Guide Épargne » a même titré : « Hausse de salaire de 33 % des enseignants en début de carrière ». Mais, au-delà des effets d’annonce, les enseignants sont comme sœur Anne, ils ne voient rien venir. Le nouveau ministre de l’Éducation nationale a renvoyé l’affaire à la rentrée 2023. Rendez-vous donc dans un an, ou pas. Le salaire de base reste à moins de 1500 euros. Idem pour le ministre de la ville qui « pense » à faire fournir gratuitement par les collectivités locales du petit matériel scolaire aux élèves de familles modestes. Là encore... à rediscuter dans un an, ou pas. «  Le bonheur, c’est toujours pour demain », dit la chanson.

Un air de braderie

Là où ceux qui rêvaient de devenir professeur bossaient des années durant pour passer un concours de plus en plus difficile à mesure que le nombre d’admis s’amenuisait, voilà qu’il ne faut plus désormais d’expérience, de formation, de diplôme en lien avec l’enseignement, mais seulement 30 minutes d’entretien pour se faire embaucher, pour de chiches salaires... Quelles conséquences pour ces contractuels dont certains feraient déjà demi-tour, pour la formation des élèves, pour le métier d’enseignant ainsi dévalorisé ? Et si dorénavant une partie du recrutement se faisait par Job dating ? Sur l’Éducation nationale flotte un air de « braderie ».

Faux problème, vraie punition

Sachant que l’Unedic n’indemnise que 36 % des sans-emploi, comment considérer, interroge l’économiste Bruno Coquet, que c’est parce que les chômeurs seraient trop indemnisés qu’ils ne chercheraient pas à retravailler ? Et donc qu’il faudrait limiter les indemnisations pour inciter ces chômeurs à retravailler ? Rappelons que c’est l’idée qui fonde la réforme gouvernementale de l’assurance-chômage. Pour Bruno Coquet, « baisser l’assurance-chômage pour tous revient à une punition collective pour un problème non avéré ». Madame Borne, entendez-vous ?