Decathlon, la crème de l’humanisme

Publié le 18 novembre 2021 à 22:12

Il ne faut quand même pas réfléchir trop loin. C’est à cela que l’on reconnaît un humaniste du 21e siècle. C’est simple, il est comme celui du 20e, ce type d’humaniste ne pense pas. Il agit. Si un être humain se noie, pas besoin de plonger pour le sauver. Il suffit de retirer la rivière, le fleuve, la mer ou l’océan dans lequel il se débat. Decathlon (voir galaxie Mulliez) est une société très humaniste. Un journal régional écrit que des migrants se noient au large de Calais parce qu’ils ont tenté une traversée vers l’Angleterre à bord d’un kayak. Le journal s’interroge sur l’opportunité de laisser ces kayaks en vente libre. Il relaie en cela les interrogations d’un sapeur-pompier. Aussi sec (si l’on peut dire), le « spécialiste de la vente d’articles de sports » retire ses kayaks des rayons. Pas de tous les rayons. Ceux de Calais et de Grande-Synthe. Mais pas à Boulogne ni dans les autres enseignes du Nord, des Hauts-de-France, de France et d’ailleurs. Et que l’on se rassure, on trouve toujours des rames à Calais et à Grande-Synthe. Des fois que… Ainsi, les migrants demeurent des migrants que la misère et le danger obligent à migrer. Sans kayaks, ils ne mourront peut-être pas moins mais ce ne sera pas la faute au capitalisme. Mais la misère et ses causes, on n’y touche pas. Trop nécessaires au Capital.