Jamais dans l’histoire on n’aura vu de blocus aussi long. 59 ans et six mois. En février 1962, les États-Unis avaient décrété cet embargo économique commercial et financier après les nationalisations qui avaient conduit au départ des compagnies américaines. Aujourd’hui, le pays dirigé par Miguel Díaz-Canel doit à la fois se battre contre le Covid-19, contre les conséquences du blocus et contre l’ingérence américaine. Vivant à Paris mais retournant régulièrement à Cuba où vivent ses parents, Maria ne comprend pas le battage médiatique fait autour des manifestations. « Ceux qui manifestent contre le gouvernement sont surtout des personnes qui souffrent. Elles souffrent en raison des restrictions imposées par l’embargo américain. Mais il faut aussi savoir que depuis deux ou trois ans, les USA manipulent et dépensent des millions de dollars pour financer la subversion ». D’après elle, on en voit le résultat aujourd’hui avec les manifestations qui se déploient. « Mais, précise Maria, les réseaux sociaux jouent un grand rôle dans ces tentatives de déstabilisation. On va jusqu’à manipuler des photos. Quand on connaît le pays, on comprend que l’on fait passer des vessies pour des lanternes. » En clair, on fait croire qu’il y a une manifestation dans tel village alors que les photos ont été prises dans un quartier de la capitale ou ailleurs. Il y a deux semaines, quand nous l’avons rencontrée, Maria nous expliquait que sa fille, à Cuba, lui assurait que La Havane était calme. Pour elle, la grande majorité du peuple (80%, avance-t-elle) demeure favorable au communisme et au pouvoir cubain. Elle en est persuadée, le principal problème, c’est le blocus. En France, le Parti communiste est du même avis. « Prenant pour prétexte des manifestations dans plusieurs villes cubaines, les États- Unis se livrent aujourd’hui à une nouvelle ingérence à Cuba. » écrit-il dans un communiqué. Et il poursuit ainsi : « Le PCF ne saurait accepter cette provocation. C’est à la nation cubaine et à son peuple de déterminer souverainement leur destin. Pas à l’impérialisme américain qui s’efforce depuis des décennies d’étrangler la révolution qui a débarrassé Cuba d’une dictature sanglante et qui l’a protégée des prédations des multinationales et des institutions financières mondiales. Les officines étatsuniennes, dotées de millions de dollars, s’emploient à exploiter les dures épreuves imposées au peuple cubain en pariant sur un rejet du gouvernement. Elles viennent de passer à une vitesse supérieure avec une nouvelle tentative de déstabilisation du pays. » Pour le PCF, les administrations nord- américaines, hier celle de Trump, aujourd’hui celle de Biden, portent « l’écrasante responsabilité d’une situation économique dévastatrice. Le blocus est la principale source des difficultés du pays en interdisant à Cuba de commercer, d’échanger, de recevoir les matières premières, notamment pour les vaccins contre le Covid-19, et en visant ainsi à asphyxier l’économie cubaine et à attaquer sa souveraineté. » De son côté, Maria rappelle que Cuba fait également un énorme travail contre la pandémie de covid. « Le pays a développé un vaccin reconnu par la communauté scientifique internationale », dit-elle en précisant que plus de 22% de la population a reçu deux doses du vaccin. « C’est un pourcentage non négligeable quand on sait les difficultés que nous avons. C’est notamment le cas pour nous procurer des seringues et des aiguilles qu’il nous faut acheter à la Chine. » Dans ce domaine aussi, l’embargo fait des ravages. A Paris, le PCF demande au Président de la République, à son gouvernement, à l’Union européenne : • D’agir en faveur de la stricte application des résolutions de l’ONU exigeant la levée totale et immédiate du blocus contre Cuba • De faire entendre la voix de la France pour exiger de M. Biden l’arrêt des ingérences et le respect de la souveraineté de Cuba. •De développer nos échanges économiques, culturels, politiques avec Cuba.
Cuba, entre pandémie, embargo et ingérence
Publié le 30 juillet 2021 à 18:59
Que se passe-t-il à Cuba ? Alors que chez nous, la plupart des médias se déchaînent contre le pouvoir aux prises avec des manifestations, l’embargo économique auquel est soumis le pays depuis le 7 février 1962 est maintenu par les États-Unis. Ces derniers en profitent au contraire pour se livrer à une nouvelle ingérence.
Attentat contre l’ambassade de Cuba à Paris Le PCF condamne (communiqué) Dans la nuit du 26 au 27 juillet, alors que des enfants étaient présents dans l’enceinte de l’ambassade de Cuba, le bâtiment a été violemment attaqué au cocktail Molotov. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a pu apporter son soutien à l’ambassadeur de Cuba, Elio Perdomo Rodriguez et a assuré le personnel de l’ambassade, encore sous le choc, de toute sa solidarité et celle du PCF. Pourtant, face à cet acte inadmissible en France et au Blocus que subit le peuple à Cuba, la détermination des Cubains et des Cubaines reste intacte ! Les auteurs de ce lâche attentat doivent être retrouvés et condamnés. Face aux injonctions américaines et au blocus qui lui est imposé, c’est à la nation cubaine et à son peuple de déterminer souverainement leur destin. Pas à l’administration américaine qui s’efforce depuis des décennies d’étrangler la révolution qui a débarrassé Cuba d’une dictature sanglante et qui l’a protégée des prédations des multinationales et des institutions financières mondiales. Cuba ne se laissera pas déstabiliser ! Le PCF demande au gouverne- ment français qu’il sorte de son silence et qu’il agisse pour la levée du blocus. Une enquête à la hauteur de la gravité de l’acte odieux contre l’ambassade de Cuba à Paris doit être lancée.