Mardi 22 décembre, Yulia Slutskaya, fondatrice et présidente du Press club du Bélarus, a été arrêtée à l’aéroport de Minsk. Elle revenait avec sa famille de vacances à l’étranger. Son domicile a été perquisitionné et elle a été placée en garde à vue par le Département des enquêtes financières. Elle n’est pas la seule à avoir été arrêtée. Avec elle, son directeur Sergei Olshevsky, la directrice du programme Alla Sharko, le directeur du programme de l’Académie des médias Sergei Yakupov et le caméraman Pyotr Slutsky. La détention de ces cinq dirigeants a été prolongée de dix jours ce mardi 29 décembre. Les domiciles de certains d’entre eux, ainsi que le siège du Press club, ont été également perquisitionnés. Par ailleurs, une enquête a été ouverte pour inculper la direction du Press club de délits fiscaux et d’activités dans un groupe du crime organisé. Pour le président du Press club de Pologne, qui nous a alerté, « c’est une ligne d’accusation typique utilisée par le régime de Loukachenko contre les ONG ». Il indique encore que le reste du personnel du club (plus d’une douzaine de personnes) a été évacué vers la Lituanie et l’Ukraine et devrait se rendre en Pologne début janvier afin de poursuivre ses activités depuis Varsovie. De nombreux clubs de la presse européens ou d’autres pays ont publié un communiqué de soutien et appellent le pouvoir bélarusse à libérer les journalistes et à respecter l’indépendance des médias et la liberté de la presse. Le Club de la presse des Hauts-de-France, qui a présidé la fédération des press club européens de mai 2018 à septembre 2019, fait partie des signataires.
(Photo : Yulia Slutskaya, lors d’une intervention à la tribune du Press club de Pologne. © Jacek Turczyk/Press Club Polska)
