Biélorussie–Europe

Quelles responsabilités dans la crise des migrants ?

Publié le 10 décembre 2021 à 15:18 Mise à jour le 17 décembre 2021

Alors que des milliers de migrants du Moyen Orient, essentiellement kurdes et irakiens, sont bloqués à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, l’Union européenne accuse les autorités biélorusses et leur allié russe d’avoir volontairement créé cette situation de crise. La Biélorussie agirait, explique-t-elle, en représailles aux sanctions imposées après la répression des manifestations de 2020 contre la réélection du président Alexandre Loukachenko. Nous lirons ci-dessous la réaction du Parti communiste biélorusse. Dans la chronique de Recherches Internationales, Pierre Guerlain livre son analyse sur les responsabilités des uns et des autres. « Les crimes de l’un n’effacent pas les crimes de l’autre » écrit-il. Les agissements de la Biélorussie ne peuvent faire oublier notre responsabilité dans la misère des migrants et la cruauté dont ils sont victimes.

Minsk dénonce une « provocation »

Minsk dément toute instrumentalisation et accuse Varsovie de « provocation ». Dans un communiqué daté du 12 novembre, le Comité central et le conseil exécutif du Parti communiste de Biélorussie dénonce « les actions hostiles de la Pologne [qui] ont trouvé un soutien parmi les États baltes, les États-Unis et l’Union européenne et, malheureusement, en Ukraine ». « À cet égard, lit-on dans le même communiqué, il est pertinent de noter que toute responsabilité dans la situation actuelle incombe entièrement aux États-Unis d’Amérique et à leurs alliés de l’OTAN, y compris la République de Pologne. Ce n’est pas la République de Biélorussie qui a déclenché les massacres sanglants en Irak et en Afghanistan, en Libye et en Syrie. Ce n’est pas la République de Biélorussie qui a détruit l’économie et l’infrastructure sociale de ces États, provoquant ainsi une catastrophe humanitaire là-bas. Ce n’est pas la République de Biélorussie qui a promis d’accepter sur son territoire tous ceux qui recherchent une vie paisible et prospère en Allemagne. Ce n’est pas la République du Bélarus qui utilise des méthodes inhumaines et barbares pour résoudre les problèmes de migration illégale. Par conséquent, toutes les tentatives de transférer la responsabilité de cette situation sur le Bélarus est cynique. » Le communiqué conclut : « Nous exigeons une désescalade à la frontière, les ripostes violentes contre l’immigration illégale doivent cesser, la violence contre les personnes sans défense doit cesser contre des femmes, des enfants, des personnes âgées et handicapées, toutes les attaques contre l’État souverain biélorusse qui n’agit qu’en respect des normes généralement acceptées du droit international doivent cesser. »