À Lille

1 500 personnes contre le projet de loi « sécurité globale »

Publié le 4 décembre 2020 à 16:04

Après un premier rassemblement organisé par la Ligue des droits de l’Homme, le 21 novembre, c’est le Club de la presse des Hauts-de-France qui appelait à protester, une semaine plus tard, contre le projet de loi « sécurité globale ». Une manifestation qui avait lieu dans le cadre de la Marche des Libertés organisée à Paris.

Près de 1 500 personnes se sont déplacées pour exiger le retrait global du projet jugé liberticide. Organisé place de la République à Lille, autour de la dalle des Droits de l’Homme, le rassemblement s’est déroulé quelques jours après la révélation, images vidéo à l’appui, du tabassage du producteur noir Michel Zecler, à Paris. « Michel est un homme noir qui ne portait pas de masque. Pourquoi l’avoir ainsi tabassé ? Parce qu’il ne portait pas de masque, ou parce qu’il est noir ? Écoutez plutôt la réaction de la ministre déléguée Élisabeth Moreno qui affirme sa tristesse et sa colère “en tant que femme noire” ! » a clamé le président du Club de la presse avant de détailler les articles du projet de loi, et pas seulement l’article 24, qui mettent les libertés en danger. Le texte en cours d’examen, et dont l’article 24 doit être réécrit, fait aussi la part belle aux sociétés de sécurité privée. Par ailleurs, le Club de la presse a vivement dénoncé le nouveau schéma national du maintien de l’ordre qui oblige les journalistes à se disperser comme tous les manifestants lorsque la police en donne l’ordre. Pour le syndicat des journalistes SNJ-CGT, Ludovic Finez a abondé : « M. Darmanin ne veut pas entendre parler non plus d’un retrait du Schéma national de maintien de l’ordre, qui fixe les règles d’intervention de la police, notamment dans les manifestations. Cela vaut, a-t-il souligné, pour les journalistes et les membres d’associations, notamment ceux qui jouent le rôle d’observateurs dans les manifestations. Là encore, on fait disparaître les témoins gênants. » Le jour même de ce rassemblement lillois, d’autres violences policières ont été commises à Paris, notamment contre un journaliste syrien. Une manifestation contre le texte est de nouveau annoncée à Lille, porte de Paris, ce samedi 5 décembre à 13 h 30.

Philippe Allienne, président du Club de la presse Hauts-de-France et Fabien Roussel, député du Nord (PCF).
© Marc Dubois
Ludovic Finez a pris la parole au nom du syndicat de journalistes SNJ-CGT.
© Marc Dubois