-Cargill Haubourdin. Ouvert le 21 novembre 2019 avec l’annonce d’un Plan de sauvegarde de l’emploi portant sur 183 suppressions de postes et la réorganisation de l’usine d’Haubourdin, le dossier Cargill constitue le feuilleton de l’année pour la métropole lilloise. Il est emblématique des méfaits de l’économie libérale et de la mondialisation. Preuve sera apportée par le cabinet d’expertise Progexa et l’avocat du CSE, Fiodor Rilov, que l’employeur ne peut justifier sa décision autrement que par des arguments purement financiers. La direction, nommée pour gérer la « transition » de l’usine en sacrifiant l’humain, refuse de négocier, ne respecte pas ses obligations en matière d’information et fera pression sur les salariés en allant jusqu’à licencier pour faute ou autre manquement. La CGT mène un combat long et difficile. Dès janvier, Me Fiodor Rilov (qui avait défendu les intérêts des salariés de Goodyear Amiens en 2008 et de Continental en 2013) fait connaître son intention de saisir la justice pour demander la suspension du PSE. De son côté, le cabinet Progexa prendra connaissances des vrais chiffres du site nordiste et fera vaciller les arguments patronaux. Au fil des mois, les salariés s’apercevront qu’ils ont affaire à un combat entre pot de fer et pot de terre. Ils sont soutenus par des parlementaires comme le sénateur communiste Éric Bocquet ou le député LFI Adrien Quattenens. La CGT ne lâche rien et multiplie les actions de sensibilisation.
- Nov et Tuboscope. Ce dossier fait moins de bruit que celui de Cargill. Le 23 janvier, le groupe américain Nov Grant Prideco annonce la fermeture des usines Nov et Tuboscope à Aulnoye-Aymeries et à Berlaimont. Cela veut dire 129 emplois supprimés dans ce bassin du Val de Sambre. L’employeur ne prend même pas la peine de mettre en œuvre la loi Florange qui l’oblige à chercher un repreneur.
- Hôpital. En janvier, la ministre de la Santé Agnès Buzyn valide la réalisation de l’hôpital de Lens attendue de très longue date. À la clé, une rallonge budgétaire de 90 millions d’euros. Mais cela ne peut masquer l’énorme malaise qui pèse sur la santé en général et sur l’hôpital public en particulier : manque de moyens et de personnel. Or, ce secteur s’apprête à faire face à une crise hors du commun : la pandémie de Covid-19 qui sera aussi un révélateur de la crise hospitalière.
- Retraites. En ce début d’année, le gouvernement est droit dans ses bottes et, n’écoutant pas les Français qui manifestent dans la rue depuis des mois, maintient son projet de réforme du système de retraite. Le 17 février, les députés et sénateurs communistes tentent, vainement, de faire admettre une motion référendaire pour que les Français puissent se prononcer. À la place, le Premier ministre Édouard Philippe tentera de passer en force en dégainant l’article 49.3, le 29 février. La crise sanitaire va mettre la couverture sur le projet. Mais le gouvernement ne renonce pas. Il le fera savoir par la suite même si 61% des Français se déclarent contre un système de retraite à points.
- Finances publiques. Avant la campagne des Municipales, en février, le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin annonce les communes qui sont retenues pour accueillir les services dans le cadre de la démétropolisation des Finances publiques. Les agents sont très inquiets et ne sont surtout pas dupes face à ce faux cadeau. Ils n’ont pas tort. Onze mois plus tard, en décembre, la direction des Finances publiques du Nord annonce 121 nouvelles suppressions d’emploi pour 2021. Au total, depuis 2011, 21 906 emplois seront supprimés à la DGFiP.
- SNCF. Mobilisés contre le projet de réforme des retraites, les cheminots sont tout aussi remontés contre l’ouverture à la concurrence des services du chemin de fer. Ils le font savoir haut et clair, le 7 février, devant le siège du Conseil régional des Hauts-de-France.
- Université. Enseignants et étudiants sont mobilisés contre la réforme des retraites. Mais ils se battent aussi contre la loi de programmation pluriannualle de la recherche qui précarise les personnels. Ils le font savoir lors de vœux parodiques, à Lille, le 22 janvier.
- Municipales. En ce 30 janvier, on est loin de connaître l’ampleur que va prendre la crise sanitaire et on pense aux élections municipales. Sur fond de mouvement social, le président de l’Association nationale des élus communistes et républicains, Ian Brossat, est à Rouvroy pour les vœux de l’association du Pas-de-Calais. Il y défend le rassemblement.
- Coronavirus. Tandis que l’épidémie de Covid-19 s’amplifie, le président Macron annonce la fermeture de toutes les écoles à partir du 16 mars. En revanche, le premier tour des municipales est maintenu au dimanche 15 mars. Le 16 mars, c’est le début du premier confinement avec la mise en place des attestations de déplacement dérogatoire. Et tandis que les fenêtres et balcons s’éclairent le soir pour applaudir les personnels soignants, ces derniers sont en quête de masques et de tenues adaptées. Ils ne sont pas seuls : ceux que l’on appelle désormais les « premiers de corvée » sont aussi sapeurs-pompiers, facteurs, gardiens de la paix, éboueurs, etc. Après le déconfinement et les applaudissements, les personnels soignants déchanteront face au Ségur et aux fausses promesses. Nombreux seront celles et ceux qui refuseront les médailles du 14 juillet.
- L’après-confinement. Le second tour des municipales a lieu le 28 juin, mais le coronavirus entraîne un record d’abstention. Les communistes perdent des municipalités mais gagnent des élus. Sur le plan social, les difficultés s’accumulent dans le secteur industriel. À Maubeuge, l’usine MCA évite la délocalisation de justesse. Le PCF propose un plan de relance de la filière automobile.