3 questions... à Arnaud Petit, Maire de Woincourt (Somme), 1 400 habitants

par Franck Jakubek
Publié le 22 novembre 2019 à 14:18

Comment vivez vous vos fonctions de maire ?

Au niveau des contraintes imposées, c'est de moins en moins encourageant. Ce sont les convictions et mon engagement qui me portent. Notre commune est parmi les plus endettées de France. Nous parlons beaucoup ensemble de nos moyens, de nos besoins, entre les maires de notre communauté de communes. L'un d'entre eux, au terme de son quatrième mandat, m’a confié que celui-ci avait été le plus rude à faire. Au-delà des barrière politiques, dans le Vimeu, l'entraide et la solidarité ont du sens. Nous défendons d'abord notre territoire rural.

Vous êtes prêt à repartir pour un nouveau mandat ?

Dans la commune, les habitants connaissent la situation. L'équipe municipale s'implique. Quand il faut faire nous-mêmes, les gens le voient et nous respectent. Il m'arrive de m'occuper de la tonte des pelouses. Avec les déménagements, l'âge, une petite moitié du conseil ne va pas repartir. Nous recherchons de nouvelles bonnes volontés, venues de métiers et d'horizons différents, plus jeunes et prêtes à s'investir. Les jeunes ont du mal à se fixer et les quadras comme moi sont très sollicités. Pour les femmes s'ajoutent encore les impératifs familiaux

Êtes-vous allé au congrès des maires de France ?

J'aurais bien aimé mais avec mon travail (NDLR : Arnaud Petit est agent de maîtrise dans l'industrie) je ne peux pas toujours me libérer. Le président ne doit pas négliger les élus de nos territoires. Les maires et les conseillers municipaux sont la colonne vertébrale de la République, le premier recours des habitants. La commune est un échelon important qu'il faut préserver. D'ailleurs tous les élus devraient y faire leurs armes. Plutôt que le non-cumul, il serait plus utile de pousser les nouveaux venus en politique à s'y frotter au préalable. Et limiter le nombre de mandats pour permettre un renouvellement. Un nouveau député qui n'a jamais été élu ne connaît pas nos problématiques. Nos concitoyens ont l'impression que ce n'est plus la politique qui gouverne mais d'avoir des administrateurs directement issus des grandes écoles, sans expérience ni confrontation avec le réel. Au lieu de centraliser, il serait préférable de redonner du pouvoir localement.