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Mémoire

À la FNDIRP, un devoir de transmission

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 10 novembre 2021 à 20:25 Mise à jour le 15 novembre 2021

Le 42e congrès de la FNDIRP s’est déroulé à Arras du 4 au 7 novembre. Une petite centaine de délégués avait fait le déplacement. Retour sur ces travaux avec Anita Bauduin, sa secrétaire générale.

Riche de 57 associations départementales (ADIRP), la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP) revendique 4 200 membres sur le plan national dont 3 000 familles composées de descendants. Dans l’immédiate après-guerre, « nous regroupions 50 000 adhérents. Actuellement, nos déportés et internés disparaissent et les descendants ne répondent pas toujours à nos propositions d’adhésion », regrette Anita Bauduin.

L’enjeu mémoriel à l’école

Le congrès « a permis d’affirmer la nécessité de continuer le travail de mémoire et de transmission », se félicite Pierre Chéret, le président de l’ADIRP 62 ravi de l’accueillir en « cette terre de résistances et de mémoires ». Cet Avionnais dont le père Louis, résistant, a été déporté à Dachau, intervient d’ailleurs régulièrement dans les établissements scolaires. « Notre volonté est que le Concours national de la Résistance et de la Déportation qui a soixante ans cette année, puisse valablement se poursuivre. Le fait qu’il soit, en plus des troisièmes, aujourd’hui proposé aux élèves de terminales plutôt qu’aux premières comme avant, ne nous paraît pas judicieux. Ces derniers ont peut-être d’autres choses à penser l’année du bac ? », s’interroge Anita Bauduin. Celle-ci constate que « les établissements scolaires répondent d’autant moins à nos sollicitations que le concours se fait sous le régime du bénévolat pour les professeurs. On aimerait aussi que les manuels scolaires répercutent mieux cette période et que les programmes y consacrent une place plus conséquente ».

La montée des fascismes : source d’inquiétude

L’après-midi antifasciste de dimanche a constitué l’un des temps forts du congrès avec l’intervention de Cornelia Kerth, présidente de l’Association des résistants et victimes du régime nazi (VVN-BdA). Venue d’Hambourg, elle a évoqué la résurgence du nazisme en Allemagne. Tout comme Grégory Bauduin et Jocelyne Martinet, descendants d’antifascistes espagnol et italien, se sont penchés sur la montée du fascisme dans leur pays d’origine respectif. Un essor de l’extrême droite qui affecte aussi la France et inquiète la FNDIRP. Vendredi, elle a d’ailleurs envoyé une délégation au rassemblement de soutien au PCF de l’Arrageois pris pour cible par l’ultra droite. Et Anita Bauduin de se réjouir de la façon « extraordinaire dont nous avons été accueillis à Arras par le conseil départemental ». À l’issue de cette assemblée, elle a passé le relais à Marie-Ange Layer, la présidente de l’ADIRP de l’Aisne, élue secrétaire générale. Quant à Pierre Chéret, il a intégré le Bureau exécutif en qualité de secrétaire général adjoint.