À l’heure où le gouvernement travaille à mettre au point une surveillance numérique pour tracer les personnes atteintes du Covid-19, et quelles que soient les précautions dont il nous assure, il est légitime de s’interroger sur les conséquences de ce « tracking ». La question s’était posée avec acuité lors de l’avènement de la vidéo-surveillance, dans les années quatre-vingt dix. Elle se pose avec encore plus de vigueur aujourd’hui.
Responsable de la commission « Révolution numérique » au Parti communiste français, Yann Le Pollotec porte un regard averti sur le sujet. Dès 2015, il prévenait : « En 2020, nous interagirons en permanence avec 30 milliards d’objet connectés. » La sécurité et les libertés individuelles sont bien-sûr des enjeux essentiels. Mais pas que... Nos emplois en sont un autre. Ces objets « seront eux aussi de potentiels destructeurs et transformateurs de nombreux emplois et métiers », écrivait-il il y a cinq ans.
Si l’on considère le Big Data (98 % des informations numérisées), ce sont tous les secteurs qui sont concernés par le traitement massif des données : recherche médicale, climatologie, juridique, sécurité, urbanisme, économie, transport, traitement des déchets et des pannes, marketing, politique, finance, énergie, presse, linguistique...