Au-delà du cinéma habituel autour de la visite des têtes de ponts de partis politiques, le salon a ses rituels et durant dix jours, il fait de l’agriculture la préoccupation majeure des Français. Mais les premiers dont nous devrions nous soucier sont souvent devenus des entrepreneurs, ou peinent à maintenir leur exploitation à flot. Pourtant, à petits pas, les agriculteurs, surtout les jeunes, veulent produire et vivre autrement. De plus en plus s’installent en bio ou en conversion. Et l’image projetée dans le public est de plus en plus dénaturée.
Un accompagnement s’impose
L’agriculture souffre, profondément. Transmission ou installation, la question des terres agricoles pose tellement d’interrogations que les cinq syndicats, pourtant pas toujours d’accord, la FNSEA, la Confédération paysanne, le Modef, la Coordination rurale et les Jeunes agriculteurs, avec des organisations non gouvernementales et des parlementaires, ont signé ensemble un appel pour une loi foncière garantissant les terres agricoles, tant convoitées en périphérie des villes pour des expansions commerciales. Une première, dans un monde où la course au profit entraine sans cesse les exploitations agricoles vers le gigantisme. Nombre de futurs maires mettent à leur programme le bio dans les cantines. Il en découle un besoin d’exploitations maraîchères à portée de ville qui devrait susciter des vocations si les conditions d’installation, notamment po ur les néo-agriculteurs, peuvent être simplifiées comme le demande le Modef.
Grâce au soutien de la Région Hauts-de- France et des conseils départementaux , l e s agriculteurs et les éleveurs défendent à Paris l’image de notre région, reine de l’endive, du chou de Bruxelles et de la betterave, mais aussi riche de la diversité de ses exploitations. Si la bière (voir encadré) récolte bien des prix, elle porte aussi des emplois. En tout, de l’exploitant au salarié, 130 000 personnes travaillent dans le secteur dans notre région. Car au-delà de ses fonctions nourricières, l’agriculture est devenue fournisseur de produits transformés par l’industrie agro-alimentaire. La qualité de ces produits dépend aussi de la façon dont on traite les hommes. C’est ce qu’ont voulu montrer les salariés de Cargill à Haubourdin (59), en manifestant notamment près du stand de McDonald’s, alors que plus de la moitié de leurs emplois sont menacés.
La bière est la spécialité des Hauts-de- France. Cliché ? Non, savoir-faire, compétences, amour du produit et du travail bien fait, et... qualités. Cette année encore les bières des Hauts-de-France surpassent celles des autres régions au concours général agricole. Avec 39 médailles, dont huit en or, un nouveau record est atteint. Depuis la création du concours, la bière régionale représente plus de la moitié des médailles obtenues dans la catégorie « produits ».