Alors que le gouvernement vient de lancer un « plan de soutien à la filière presse », doté de 377 millions d’euros jusqu’en 2022, le syndicat de journalistes SNJ CGT s’inquiète. Ce plan, qui s’ajoute à de précédentes mesures pour 2020 (106 millions d’euros), est notamment destiné à soutenir les abonnements, à lutter contre la précarité des pigistes, etc. Mais le syndicat craint que cette manne profite d’abord, comme la majorité des actuelles aides à la presse, aux grands groupes de presse et à la presse dominante (Le Parisien, Les Échos, Le Monde, Télérama, l’Obs, Courrier international, La Vie, France Antilles, Paris Turf, Nice-Matin, Le Figaro, etc. ). Ces derniers, soupçonne le syndicat, pourraient en profiter pour licencier. Il pense par exemple au Parisien ou à Paris-Normandie (racheté par le groupe Rossel-La Voix), « qui ont déjà programmé des plans de licenciements ». Il évoque aussi L’Équipe, « qui veut baisser les salaires et diminuer le nombre de jours de congés de ses salariés, alors que la maison-mère, le groupe Amaury, dispose de plusieurs centaines de millions d’euros de trésorerie ». Le SNJ CGT pointe surtout un « plan de transformation des imprimeries [...] à hauteur de 18 M€ par an ». Alors même que l’Alliance de la presse d’information générale (Apig) prépare un « plan de filière » qui, sous couvert de « projet de modernisation de la presse en région, financé entièrement par l’État », s’apparente « en fait [à] un gigantesque plan de licenciements qui prévoit de faire disparaître 59 % des travailleuses et des travailleurs des imprimeries de la PQR-PQD-PHR », selon la Filpac-CGT.
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