Antonin Édoire, 19 ans, a adhéré à la JC fin 2018 à la faveur des luttes « contre Parcoursup qui pénalise les élèves des établissements populaires et aussi contre la réforme du bac. J’étudiais alors au lycée Henri-Darras à Liévin ». En octobre 2020, il succède à la tête de la JC du Pas-de-Calais à Victoire Laour-Létoquart. « Victoire était prise par ses obligations professionnelles. L’organisation était en léthargie. Le confinement n’a pas aidé. Une autre génération est arrivée aux commandes », se souvient-il. Un nouveau bureau est alors constitué. À ses côtés, prennent place la Lensoise Tatiana Bednarska (trésorière et secrétaire à la communication) et le Boulonnais Lucas Panza (secrétaire à l’organisation).
Effectifs en hausse
« Aujourd’hui, nous sommes une trentaine d’adhérents. La plupart vivent dans le Bassin lensois », poursuit Antonin. La présence régulière aux portes des lycées et, dans une moindre mesure, des facultés n’est pas étrangère à cette progression. « Tout comme l’activité entretenue sur les réseaux sociaux », complète-t-il. Cette renaissance, « mais aussi les bons résultats enregistrés lors de la dernière élection départementale dans le Pas-de-Calais par le PCF », s’est traduite, lors du récent 43e congrès du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF), par l’entrée d’Antonin et de Tatiana au conseil national de cette organisation. « Du jamais vu depuis un bon moment », relève Antonin.
Derrière Fabien
Puisque « Fabien Roussel accorde dans son programme la priorité à la jeunesse, la JC s’est mise en ordre de marche autour de sa personne même si nous sommes en désaccord sur la question de l’Union européenne. Le MJCF revendique en effet d’en sortir. La campagne, nous la menons de concert avec les militants plus aguerris du PCF, comme nous l’avions déjà fait pour la Départementale ». En cas de désistement de dernière minute du candidat communiste, « une perspective à laquelle je ne crois pas, je voterai pour Lutte ouvrière », indique ce désormais étudiant en physique-chimie « favorable à l’énergie nucléaire par attachement à l’écologie ».
S’affranchir des stéréotypes
Il cultive une image positive de l’expérience socialiste menée en URSS et en Europe de l’Est, « en RDA notamment, pour sa contribution à l’émancipation de la femme. Les femmes y étaient plus heureuses que les hommes ». Sur ce sujet comme sur la vision même du communisme, Antonin croit aux vertus de la formation : « Certains jeunes s’imaginent encore les communistes mangeant des enfants, selon l’idée qui leur est inculquée à l’école ou parfois à la maison. Mais à force de discussions, ils s’affranchissent de ces stéréotypes. » Comme quoi on peut avoir le regard porté vers le futur, sans renier son passé…
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