Apocalypse No !

par JEAN-LOUIS BOUZIN
Publié le 3 mars 2022 à 21:08

On peut retourner le problème dans tous les sens, pointer les responsabilités des uns, des autres : celles évidentes de l’Otan cherchant à étendre sa sphère d’influence, celles des dangereux ultra-nationalistes ukrainiens, celles des sécessionnistes du Donbass jouant avec le feu, celles des autorités ukrainiennes réprimant ces derniers à coups de canon plutôt que de chercher à appliquer les accords de Minsk leur accordant une certaine autonomie. On peut rappeler les erreurs, les rancœurs, les contentieux, les querelles ancestrales entre « russophones » et « ukrainophones » nés du passé mouvementé d’un pays à l’unité fragile, souffrant avant tout d’affairisme, de corruption, de déficit démocratique. On peut se jeter à la figure les violences commises de part et d’autre. On n’en finirait pas d’énumérer toutes les « bonnes » raisons qu’il y a parfois de se détester.  Il reste que rien, absolument rien, ne peut justifier le choix de Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine, de plonger des millions d’hommes, de femmes, d’enfants terrorisés dans le chaos d’une guerre totale, d’aller même jusqu’à faire planer la menace nucléaire ! Tant et si bien que la population de l’Europe entière se sent aujourd’hui visée. Nul besoin d’être expert pour savoir, d’ores et déjà, que la guerre ne réglera rien, qu’elle aggravera tout. La Russie se retrouve au plan international plus isolée que jamais, tandis que l’Otan risque d’apparaître à certains comme un bouclier utile et que l’Union européenne prend le risque d’alimenter le feu en décidant de livrer des armes ! Rien n’est plus urgent que de dire stop à cette spirale infernale : « Apocalypse No ! » Même en Russie, bravant la répression, des voix nombreuses s’élèvent dans ce sens. Les guerres se terminent toujours de la même façon, autour d’une table pour des négociations. Pour une fois, commençons par la fin.