Arnaud Vandehaeghe est élu d’opposition à Bruay-La-Buissière, Jean-Luc Lambert dans la majorité municipale à Calonne-Ricouart. Le premier est « issu d’une famille communiste ». Le second a « longtemps été membre du PCF à Auchel ». Tous deux font partie de l’aventure de la FI depuis son avènement sur la scène électorale lors de la présidentielle de 2017. Arnaud l’a rejoint par attachement « aux valeurs développées dans le programme L’Avenir en commun, avec l’idée de refonder la gauche ». « Je me suis dit que c’était la seule façon de faire évoluer les mentalités à gauche dans le but de créer les conditions d’une force capable, un jour, d’exercer le pouvoir. Notre mouvement ambitionne de dépasser le côté "étriqué" des partis traditionnels fréquentés des seuls initiés, pour conquérir d’autres secteurs de la population comme la jeunesse. De ce point de vue-là, on a réussi », révèle Jean-Luc, néanmoins membre du Parti de gauche aujourd’hui.
Une autonomie appréciée
Arnaud regrette d’autant moins son choix qu’il apprécie « le mode de fonctionnement de la FI. Chez nous, il n’y a pas de chef. Les décisions se prennent collectivement. On fait un peu ce qu’on veut. On n’a pas de compte à rendre à Paris même si en matière électorale, on nous demande de respecter certains critères comme la parité ». Une autonomie et une souplesse qui conviennent à Jean-Luc. D’autant que « pour en être membre, il suffit de s’inscrire sur la plateforme dédiée. On peut appartenir à un ou plusieurs groupes d’action et même fondé le sien ». Ici, point d’adhésion formelle, ni même de cotisations à régler ! « Si certains agissent dans un sens contraire à nos principes, ils font l’objet d’un signalement. Le "national" procède alors à leur mise à l’écart », note Jean-Luc.
Avec les communistes
Quid de cette direction centrale ? « Aucun cadre responsable de La France insoumise n’a été élu. Ils ont tous été nommés sans que l’on puisse déterminer précisément par qui. Mélenchon s’est autoproclamé candidat à la présidence de la République », dénonçait le politologue Thomas Guénolé pointant du doigt un « fonctionnement antidémocratique ». « Comment est désignée cette direction ? Je n’en sais rien. La FI, c’est nébuleux à tous les niveaux, mais je m’en fiche un peu. Ce qui m’importe, c’est de pouvoir mener des actions sur le plan local », concède Arnaud loin d’être hostile à l’idée « de travailler avec les communistes. Je suis viscéralement attaché à l’idée du communisme. Ma grand-mère était membre du Parti avant la guerre et dépositaire du journal Liberté. Il est faux de prétendre que notre volonté serait de détruire le PCF. Si tel était le cas, il y a longtemps que j’aurais quitté la FI ». Et Jean-Luc de préciser qu’il « reste des choses à améliorer. Il nous faudrait être coordonnés sur le plan départemental afin de pouvoir traiter d’égal à égal avec les fédérations des partis qui peinent à trouver chez nous des interlocuteurs représentatifs ».