Il fut journaliste à Liberté

Bernard Guéry nous a quittés

Publié le 24 avril 2020 à 11:12

Bernard Guéry est décédé le jeudi 16 avril dernier à Paris, victime du Covid-19. Il avait 70 ans. « C’est une nouvelle qui fait mal » s’attriste Jean-Louis Bouzin (ex-rédacteur en chef de Liberté Hebdo).

Pierre Pirierros (ex-rédacteur en chef de Liberté 62) se souvient de l’arrivée en 1970 à Liberté de ce « brillant étudiant en philo… passionné par le matérialisme dialectique et son apport à l’humanité… un chic type, un mec bien ». Il y travaillera plus de vingt ans, dans le Valenciennois et pour la rubrique de la « vie sociale » notamment. En « relations étroites avec le monde syndical », il fut aussi témoin des luttes contre la casse industrielle, celle d’Usinor-Denain en particulier, des hauts-fourneaux qui avaient marqué son enfance près de là, à Hérin. Sa séparation d’avec Liberté au début des années 1990 fut difficile. Cependant, « le grand Bernard » dont se souvient Frantz Caevry (ex-information de Liberté) restait attaché au journal. C’est ainsi qu’il rendait visite à l’équipe de Liberté hebdo, rue d’Inkermann, ou encore, après avoir quitté la région, qu’il téléphonait aux anciens pour parler politique ou s’inquiéter de la disparition d’un ancien collègue.

Bernard Guéry connaissait des problèmes de santé ces dernières années, qui l’ont empêché d’être présent à la soirée des 75 ans du titre. Il sera incinéré le 5 mai prochain. Liberté hebdo présente à son fils Boris et sa famille ses très sincères et amicales condoléances.

Encore un ancien collègue qui part, un collègue de mes débuts. Je jouais avec lui dans les colonnes. Lui à les écrire, moi à les rendre plus lisibles, au prix parfois de batailles de chiffonniers. Lui chiffonnier rouge, moi plus dans le questionnement. Et le revoilà en colonne, dans ce même journal qui mourut en quotidien pour mieux renaître en hebdo. Avec, sur cette photo, cet œil vif et ce sourire qui, souvent, précédait ou suivait une bonne blague.

Ta blague dernière ne me fait pas rire. Oh ! Bernard, toi d’ordinaire si original, tu ne me désincarcères pas de l’actualité virale du moment. S’appeler Guéry, être un battant, et succomber quand même au Covid-19... Une belle saloperie que ce minus.

Bernard, adieu. Je souhaite à ton esprit critique un riche passage vers l’au-delà.

Une pensée à tes proches et bien sûr à ton fils Boris, s’ils tombent sur ces lignes.

Albert Lammertyn, ex-secrétaire de rédaction de Liberté Hebdo.