Le rassemblement se déroulait au pied de la fresque imaginée par l’association Les Apartistes en hommage aux combattants de la Commune de Paris (1871). Ce tableau « symbolise les luttes de la classe ouvrière depuis deux siècles et la répression meurtrière qui l’affecte chaque fois qu’elle manifeste le droit à la liberté, l’autonomie, la citoyenneté. Tout un symbole ! » souligne Frédéric Naveteur du comité.
Frilosité médiatique et militante
Celui-ci s’interroge sur l’assourdissant silence, médiatique notamment, qui entoure le maintien en détention de Georges Ibrahim Abdallah pourtant libérable depuis 1999. Un véritable « scandale d’État », comme le qualifiait déjà en son temps son avocat Jacques Vergès. « Abdallah, c’est notre Mandela à nous et pourtant nous avons grande peine à mobiliser autour de l’exigence de sa libération, même dans notre propre camp », se désolent des militants qui, depuis dix ans pourtant, multiplient les initiatives (occupations du Louvre-Lens ou du beffroi d’Arras). En 2012, Calonne-Ricouart puis Grenay élevaient même le partisan communiste libanais au rang de « citoyen d’honneur ». Les appels aux municipalités à leur emboîter le pas n’ont guère été entendus. « Pour moi, c’est un mystère. On nous dit que ce qu’on fait c’est bien, mais dès qu’il s’agit d’aller plus loin, ça bloque. Si Abdallah était emprisonné à l’étranger, on crierait au scandale, mais comme ça se passe en France, peut-être que certains ont peur de dire que le prétendu “pays des droits de l’homme” porte atteinte aux libertés ? C’est pareil pour les Basques » s’émeut Christian Champiré, maire PCF de Grenay. Sa commune se mobilisera en ce triste anniversaire via notamment une motion envoyée à la Présidence de la République et le déploiement d’un calicot sur le fronton de la mairie.
Combattant de la cause palestinienne
Condamné à la perpétuité à l’issue d’un procès tronqué pour complicité dans la mise hors d’état de nuire d’agents de la CIA et du Mossad par les Fractions armées révolutionnaires libanaises dont il était un dirigeant, Georges « s’inscrit aussi pleinement dans le combat pour libérer la Palestine de la présence sioniste », insiste Stéphane Hardy du Comité « Libérez-les ! » (59-62). « Il n’a jamais renié son engagement anti-impérialiste et antisioniste », souffle Frédéric Naveteur. Un appel à participer à la manifestation nationale du samedi 23 octobre à Lannemezan (Hautes-Pyrénées) où Georges Ibrahim Abdallah est détenu, a été lancé. Le lendemain, ce partisan communiste entrera dans sa 38e année de détention…