Un outil au service du développement touristique en milieu rural ! Décerné par l’Association nationale Village Patrimoine, le label éponyme se distingue par la volonté « de placer les villageois au cœur de la démarche de valorisation de leur cadre de vie et de leur patrimoine ». Les locaux sont ainsi invités à vanter les curiosités de leur commune à titre gracieux. Ces « villageois bénévoles » [1]sont passionnés, souvent férus d’Histoire. Loïc Duhanez, 27 ans, en fait partie. Adolescent, « j’effectuais déjà des visites guidées du donjon de Bours. Natif de ce village de 600 âmes, j’y suis viscéralement attaché. J’en parle avec mon cœur. Mon savoir sera peut-être moins universitaire que celui d’un guide, mais peu importe si je n’ai pas forcément réponse à tout », souligne-t-il. Ici, l’essentiel réside ailleurs. « Nous avons des retours positifs des touristes car les récits de ces bénévoles fourmillent d’anecdotes, parfois familiales. Ça les change d’une visite classique », précise Alexandre Durand, médiateur à l’Office de tourisme des vallées d’Opale à Hesdin. Le Ternois et le Pays des sept Vallées « comptent seize villages labellisés, tous de moins de 1000 habitants et une soixantaine de « villageois bénévoles ».
Richesse patrimoniale
Loïc apporte ainsi une attention particulière à la tradition orale, aux légendes d’un village réputé pour son donjon du XIVe siècle. Il fait la fierté de ses habitants. Propriété municipale, il est géré par la Communauté de communes du Ternois. Celle-ci propose des visites guidées de cette demeure seigneuriale. Incendiée à deux reprises à l’heure des guerres opposant le Royaume de France à la Maison d’Espagne, la bâtisse en grès, ceinturée de douves, passera de main en main. Un temps propriété des Tiberghien, des industriels du textile de la métropole lilloise, elle tombe dans l’escarcelle municipale en 1962.
Classée Monument historique, elle abritera d’ailleurs la mairie de 1982 à 2014. Restauré, le donjon cultive désormais une vocation exclusivement touristique. Mais « Bours, c’est aussi ses fermes du XIXe siècle, un four à pain en torchis, une ancienne forge, une église du Moyen Âge, un café à l’ancienne où il est loisible de déguster des boissons sans alcool et aussi une place qui a fait office de ballodrome. On y jouait à la balle au tamis jusqu’en 1950 ». Le village peut aussi s’appréhender en toute autonomie via « un circuit en cinq étapes pensé par la municipalité ».