La nouvelle est tombée ce mercredi 24 avril. Alors que le tribunal de grande instance de Strasbourg avait accordéun nouveau délai d’un mois, courant àpartir du 27 mars, quatre candidats s’étaient présentés pour reprendre l’usine de Saint-Saulve. Il s’agit de l’italien Calvi Networks (fabricant d’aciers spéciaux), du fonds SecuFund Industry, de l’industriel régional Pascal Cochez et du britannique British Steel. La candidature italienne a finalement déclaré forfait.
Mercredi, les magistrats strasbourgeois ont retenu le dossier British Steel, comme projet le plus sérieux (c’est aussi l’avis de l’avocat d’Ascoval), d’autant que le projet de SecuFund Industry, portépar Franck Supllisson (ex-patron d’Ascoval) était considéré par ce dernier comme un plan B. Le Britannique reste seul en lice, mais le tribunal a mis sa décision en délibéré jusqu’au 2 mai. Compte-tenu de départs en retraite ou de départs volontaires, l’effectif d’Ascoval est passéde 281 à270 salariés. Pour eux, l’attente devient difficilement supportable. Depuis la liquidation judiciaire du groupe Asco Industries, en février, ils attendent un repreneur et ont déchanté après le renoncement d’Altifort.
Les salariés considèrent également avoir été trahis par Vallourec qui avait créé cette unitéde tubes d’aciers spéciaux en 1975. Elle était devenue Ascoval en 2017 lorsque Vallourec a cédé 60 % du site àAsco Industries. Mais il a conservé 40% des engagements de commandes et pourrait faire valoir une clause suspensive àla reprise, même si le directeur d’Ascoval, Cédric Orban, se montre rassurant sur ce point.
Un nouveau faux espoir serait catastrophique. « On est àbout », prévient Bruno Kopzinski (CFDT), porte parole de l’inter- syndicale. De son côté, le délégué CGT Nacim Bardi estime que British Steel est animé par la volontéd’anticiper le Brexit et mise sur les économies de taxe carbone qu’elle réaliserait avec une aciérie qui fonctionne àl’électricité.