Erwan Jacquemart : « On n’est pas adhérent d’une cellule ou d’une section, on est adhérent du PCF ». Ph A
39e Congrès

Comment poursuivre le redéploiement du PCF

par Philippe Allienne
Publié le 23 décembre 2022 à 12:08

Nous proposons, dans les semaines qui suivent, d’analyser et de questionner sur quelques points essentiels du projet de base commune qui a été adopté par le Conseil national le 4 décembre. La septième partie du texte porte sur la poursuite du redéploiement du parti communiste.

Parmi les douze points développés par cette dernière partie du texte, nous relevons la volonté de structurer plus efficacement l’activité des communistes via les cellules et les réseaux thématiques. « La cellule de quartier ou de lieu de travail est l’échelle qui permet la vie politique et l’activité de terrain régulière en prise avec les aspirations, ainsi que la prise de responsabilité partagée. » Nous lirons ci-contre que pour Thierry Aury (secrétaire départemental de la fédération de l’Oise), «  c’est l’existence même des sections qui est questionnée  ». À la fédération du Nord, le secrétaire chargé de la vie du parti, Erwan Jacquemart, s’interroge. «  La cellule, ça interpelle sur une structure efficace pour organiser l’activité des communistes. La question est de savoir comment on s’organise à l’échelle d’un territoire pour être efficace. »

Multiplier les portes d’entrée en politique

De fait, les cellules fonctionnaient d’autant mieux qu’il y avait des militants en nombre. Avec la baisse du nombre d’adhérents, les cellules s’effacent. « En fait, dit-il, il ne faut pas être bloqué sur une organisation en sections ou en cellules. On peut en effet avoir une cellule de proximité active et une section qui patine. Ce qui est essentiel, c’est la disponibilité des militantes et des militants.  » Localement, cela se vérifie par exemple avec la cellule du Quesnoy qui est rattachée à la section d’Aulnoye, ou avec la cellule de Lomme qui dépend de la section de Lille. Relisons ce point de la base commune qui porte sur les cellules et l’importance de la proximité : « La cellule de quartier ou de lieu de travail est l’échelle qui permet la vie politique et l’activité de terrain régulière en prise avec les aspirations, ainsi que la prise de responsabilité partagée. Un effort important doit être fourni par les sections et les fédérations pour créer des cellules partout où c’est possible. »

Médias : engager la bataille de la lecture, de la diffusion et de l’abonnement

Certes, mais il faut s’arrêter au point suivant du texte qui porte sur les réseaux thématiques et de salariés ainsi que sur les commissions thématiques. L’intérêt est de trouver l’articulation entre les cellules et ces réseaux thématiques. « Il nous faut multiplier les portes d’entrée en politique, les lieux de structuration, les outils pour mener nos batailles politiques. Les réseaux thématiques et les commissions peuvent répondre à ce besoin  », propose le projet de base commune.«  On n’est pas adhérent d’une cellule ou d’une section, on est adhérent du PCF », souligne Erwan Jacquemart. Ce dernier résume : «  Nous disposons d’un outil idéal qui est la section avec sa dynamique et ses ani-mateurs. Encore faut-il s’adapter à la réalité et comprendre pourquoi, sur une section de 300 adhérents, seules quelques dizaines, voire moins, seront disponibles. Or, tenir compte des réalités, c’est aussi savoir solliciter celles et ceux qui ne peuvent se rendre disponibles, par exemple, qu’une heure par semaine. D’autre part, mailler un territoire avec des cellules et des sections c’est bien, mais il faut éviter le risque d’enfermement. » Il s’agit donc, par-delà les outils et les organisations, de tenir compte de l’évolu-tion de la manière de militer et de savoir comment solliciter les militantes et mili-tants. La réflexion doit par conséquent se construire à tous les échelons en acceptant l’idée que le militantisme d’aujourd’hui ne se fait plus comme il se faisait il y a dix ou quinze ans. Il s’agit de trouver une place pour chacun.Autre idée, il est important de savoir échanger avec des camarades d’autres sections et d’autres fédérations. Ce point nous amène à un autre aspect évoqué à la fin du projet de base (le point 11) : « Développer nos médias départementaux et régionaux  ». Le texte souligne, à raison, que « les très nombreux titres départementaux et régionaux fondés par les communistes : les mensuels, les hebdomadaires et le quotidien La Marseillaise sont de précieux points d’appui pour faire rayonner nos idées dans la proximité alors que le paysage médiatique est toujours plus mar-qué par la concentration. Les développer en papier comme en numérique est un objectif prioritaire. Pour cela, nous engageons la bataille de la lecture, de la diffusion et de l’abonnement. »

Votre hebdomadaire « Liberté Hebdo » ne saurait mieux s’exprimer. C’est précisément le chantier qu’il a mis en œuvre et dont nos lecteurs verront bientôt le résultat. Organe régional, il entend en effet permettre d’échanger entre les cinq départements des Hauts-de-France et donc entre les cinq fédérations et les sections pour mieux diffuser les idées du PCF. Pour mieux aussi, informer et intéresser le peuple de gauche.