© Bastien Fanton d’Andon
Tour de France 2022

De retour chez les Ch’tis !

par Bastien FANTON D’ANDON 
Publié le 8 juillet 2022 à 11:18

Après avoir boudé les Hauts-de-France depuis 2018, la Grande Boucle s’est offert cette semaine pour sa 109e édition un triptyque nordiste avec à son paroxysme l’étape de mercredi qui a fait parcourir au peloton plus de 19 kilomètres des célèbres pavés.

De Calais, à Lille, en passant par la frontière belge... c’était la totale effervescence cette semaine. Les Hauts-de-France ont de nouveau accueilli le Tour de France, quatre ans après son dernier passage. Une éternité pour ces terres de vélo. Mais l’organisation s’est fait rapidement pardonner en réservant aux nordistes trois belles étapes. Chacune est qualifiée d’accidentée, entre montées et secteurs pavés empruntés. Les puristes se sont ainsi déplacés en nombre. Lundi, dès les premières lueurs du jour, de nombreuses caravanes étaient déjà présentes sur le bord des routes. Le lendemain, les coureurs ont fendu la foule sur les bords de la mer du Nord entre Dunkerque et Calais.

Étape dantesque

Anthony Perez, coureur de l’équipe Cofidis, avait un bon de sortie et s’est rapidement retrouvé aux avant-postes pour faire briller sa tunique rouge. Le Toulousain s’est fait reprendre à 11 kilomètres de l’arrivée dans la montée de la côte du Cap Blanc-Nez, lorsque la formation Jumbo-Visma s’est mise en ordre de bataille pour lancer son leader, Wout van Aert. Le travail effectué a été colossal et a permis aisément au maillot jaune de lever les bras en vainqueur à Calais. Une mise en bouche, car s’en est suivi le mercredi une étape dantesque pour les coureurs. Pour rejoindre la Porte du Hainaut, le peloton est passé sur onze secteurs pavés. Un air de Paris-Roubaix s’est rapidement imposé. Des crevaisons, des chutes, des favoris décrochés, c’était presque l’enfer du Nord. Les visages sont crispés pour certains alors que d’autres essayent simplement d’éviter la poussière qui s’accumule sur leur visière. Les coureurs redoutent ce genre d’effort, mais le public est lui survolté et en redemande. Les caméras qui retransmettent l’évènement tremblent, les esprits sont troubles. Non, nous ne sommes pas sur la classique du mois d’avril, mais nous participons à la plus grande course du monde essayent de se répéter en boucle les cyclistes professionnels. La vigilance est donc à nouveau de mise dans les derniers hectomètres de l’étape, car il en reste quinze autres jusqu’aux Champs-Élysées.

Le maillot jaune Wout van Aert, de l’équipe Jumbo-Visma.
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Une échappée de quatre hommes s’est détachée et arrive dans la localité d’Arenberg où va se jouer la victoire d’étape. Malgré la présence d’Edvald Boasson Hagen, qui possède une bonne pointe de vitesse, c’est Simon Clarke qui offre à son équipe Israel- Premier Tech le plus gros succès de sa récente existence. L’Australien n’a pas caché son émotion sur la ligne d’arrivée, lui qui a vécu des mois troubles en cherchant notamment un contrat. La belle histoire. Mais pas le temps d’en profiter, le Tour ne s’arrête jamais et retrouve dès jeudi Binche, en Belgique, pour une longue étape de 217 kilomètres. C’est aussi l’occasion pour le peloton de dire un dernier au revoir à la région en faisant un détour par Charleville- Mézières pour rallier ensuite Longwy, en Meurthe-et-Moselle. Dans les Hauts-de-France, c’est déjà terminé, mais pour les spectateurs ça valait le coup d’attendre. Les habitants espèrent déjà que la région pourra accueillir à nouveau la prochaine édition.

Les habitants espèrent ne pas attendre à nouveau quatre ans pour voir passer la course.
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Le Tour de France est à suivre du 1er au 24 juillet, sur les antennes de France Télévisions et Eurosport.