Débat. Comment empêcher la destruction du système de retraite et de la Sécurité sociale

par Philippe Allienne
Publié le 7 février 2020 à 17:49

Les organisations syndicales et associations de retraités ont organisé un débat public, le 3 février, salle du Gymnase à Lille, sur les retraites et la Sécurité sociale. Il a d’abord été rappelé qu’à partir des années 90, le patronat a refusé toute augmentation de cotisations, allant ainsi à l’encontre de l’esprit qui avait prévalu à la création de la Sécurité sociale par le Conseil national de la Résistance. Pire, le patronat a obtenu l’exonération de ses cotisations qui ont donc été prises en charge par l’État. Ainsi, quand l’État a annoncé qu’il ne contribuerait plus à l’exonération des employeurs, cela a conduit à un assèchement de la Sécurité sociale.

Car c’est bien là l’origine du mal : « le patronat français n’a jamais admis une institution sociale comme la Sécurité sociale » , a affirmé un participant. Concernant les retraites, l’État refuse ainsi toute augmentation de cotisation en fustigeant ce qu’il appelle de manière erronée le « coût du travail ». Si l’on regarde les chiffres, on va bien vers la baisse programmée du montant des retraites. Le gouvernement entend bloquer le financement à 14 % du PIB, mais il est vraisemblable que cela ira en deçà des 13 %.

Les organisations syndicales proposent pour leur part d’augmenter les ressources en créant de l’emploi, en créant l’égalité des salaires homme/femme (ce qui ramènerait 4 milliards d’euros par an) et la fin des exonérations sociales pour les entreprises.La réunion s’est aussi intéressée au pouvoir d’achat. Comme l’a exprimé un représentant de la FSU, la destruction du système de retraite et de la Sécurité sociale, comme celle des autres services publics, constitue un véritable enjeu de société. Reste à faire évoluer les consciences en multipliant les débats sur l’ensemble du territoire.