Témoignage

Dépistage : entre principes et réalité

Publié le 29 mai 2020 à 18:13

Une lectrice atteinte du Covid-19 nous a fait part de son désarroi face à la difficulté de se faire dépister, en plein cœur de la métropole lilloise, au milieu du mois de mai. Elle nous explique pourquoi elle a finalement dû y renoncer, malgré l’importance des tests pour endiguer l’épidémie alors que le pays se déconfine progressivement.

Face à de nombreux symptômes laissant suspecter le Covid-19 (fièvre, courbatures, perte de goût et d’odorat, problèmes digestifs...), je décide de consulter mon médecin par visioconférence. Celle-ci me prescrit assez rapidement un test de dépistage à effectuer dès que possible. Le lendemain, après avoir patienté environ une demi-heure à l’extérieur du laboratoire de mon quartier, on me renvoie chez moi : ici, on n’effectue que des tests sérologiques. Or, ayant des symptômes depuis seulement une semaine, le test ne saurait détecter des anticorps. J’avais pourtant précisé ces informations au téléphone avant de me déplacer, et il ne semblait ne pas y avoir de problème à ce moment-là. La biologiste m’indique un drive à Lille-Sud, à l’autre bout de la ville. Je lui réponds que je n’ai pas de voiture. Elle me demande alors si je connais quelqu’un qui pourrait m’y emmener. Dubitative, je pense à mes proches que je pourrais contaminer en partageant leur voiture... Sa collègue pense ensuite à un autre lieu de dépistage. De retour chez moi, j’appelle le laboratoire auprès duquel je prends rendez-vous, au plus tôt, c’est-à-dire cinq jours plus tard. Après dix minutes de questionnements médicaux, on me donne l’adresse du drive, qui ne correspond finalement pas à celle du laboratoire. Je réalise qu’il se situe à deux kilomètres de chez moi, inaccessible en transports en commun. Le jour J, mon état de fatigue me rend incapable d’effectuer cette marche. J’annule finalement le rendez-vous, en me disant que le test n’aurait de toute façon que confirmé une certitude...

> Caroline, enseignante à La Madeleine