Dans une tribune publiée le 4 mai sur le site du Huffington Post, des associations et militantes féministes reprennent la ministre déléguée à la Citoyenneté sur son projet de « quartiers sans relous ». Elle avait annoncé mi-avril le lancement d’un baromètre annuel sur le harcèlement de rue et une « cartographie » afin de créer in fine des « quartiers sans relous ». L’objectif paraît certes louable, mais les moyens pour y parvenir ne sont pas les bons, préviennent les signataires. Elles alertent sur le « caractère (...) dangereux de cette démarche » qui, en plus d’être stigmatisante, serait inefficace. « Elle cible la rue, alors que le harcèlement sexuel ou à caractère sexiste a lieu partout » rappellent-elles, y compris « dans les bars ou à l’Assemblée nationale »... Le mot « relou » lui aussi est mal choisi selon elles, ici, c’est bien de « harceleur » qu’il faudrait parler. Pour y remédier, elles appellent d’abord à un « changement des mentalités », qui passera nécessairement par l’éducation, et préconisent des « politiques de long terme axées sur les causes du sexisme, et non sur ses conséquences » rappelant que les mesures répressives constituent « une impasse ».
© Nantilus/Wikicommons
« Quartiers sans relous »
Des associations et militantes féministes donnent une leçon à Marlène Schiappa
par Justine Frémy
Publié le 7 mai 2021 à 13:02