©Jacques Kmieciak Le monde du travail dans la rue le 29 septembre
Rentrée sociale.

Des syndicalistes dans l’expectative

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 26 août 2022 à 18:21

BFMTV entrevoit une rentrée sociale « à hauts risques ». Libération prétend les syndicats « dans les starting-blocks  ». En dépit de la poussée de la paupérisation, sur le terrain, rien ne semble pourtant laisser présager un «  3e tour social ». Tour d’horizon auprès de syndicalistes du Pas-de-Calais.

Poussée de l’inflation. Baisse du pouvoir d’achat. Réformes des retraites, de l’assurance chômage ou du RSA. Le président Macron qui veut faire « payer » aux Français le prix de la guerre qu’il entretient en Ukraine. Les motifs d’inquiétude sont nombreux. À peine rentré de vacances, Gilles Rembotte ne perçoit cependant pas «  de frémissements particuliers ».

Le 29 septembre en ligne de mire

Le secrétaire de la section des Territoriaux SUD du Calaisis précise néanmoins qu’à Calais « on a commencé à bouger en mai et juin. Les personnels des écoles, de la médiathèque, les services techniques étaient en grève ». Pour André Haffreingue de la CGT P&O Ferries Calais, les salariés restent « tétanisés à l’idée que l’entreprise puisse fermer » dans la foulée du licenciement sauvage de près de 800 marins de Grande-Bretagne en mars dernier. «  Sur un plan plus général, je ne sens pas que ça pousse à la base », commente-t-il.

Militant de l’UL CGT de Béthune, Henri Tobo est dans l’expectative : « Pour l’instant, rien ne bouge même si je vois bien que le pouvoir d’achat est une préoccupation. Les gens calculent beaucoup. Il faut attendre début septembre pour voir comment ça va se décanter. » Pour Jean-Daniel Pognici, cosecrétaire de Solidaires Pas-de-Calais, « le gouvernement n’a pas encore annoncé ses intentions dans le détail. Les prochains conseils des ministres nous informeront davantage ». Son syndicat axe sa communication sur la «  Journée de grève interprofessionnelle » du jeudi 29 septembre, lancée par la CGT et Solidaires . « On va essayer de décliner ce temps fort sur le plan départemental à Arras ou à Boulogne-sur-Mer », poursuit-il. Dany Coolen distribuait un tract centré sur la vie chère, dimanche dernier, au marché de Billy-Montigy. « J’ai senti les gens résignés », note le secrétaire de l’UL CGT de Lens-Hénin, mobilisé « sur la question des salaires en cette période de négociations dans les entreprises. À Mc Cain à Harnes où je travaille, on a obtenu 6 % d’augmentation au lieu des 10 revendiqués. J’ai dit aux salariés soit on signe, soit on refuse et on mène la lutte ». Ils ont opté pour la première solution.

Sursaut revendicatif ?

Tous imaginent que la fin des congés estivaux puisse se traduire par un sursaut revendicatif. « L’UD CGT du Pas-de-Calais fixera un plan d’actions le 5 septembre. D’ici là, les unions locales auront pris la température », avance Henri Tobo. Et puis comme le fait volontiers remarquer André Haffreingue, « un mouvement social peut se déclencher très vite sans qu’on s’y attende ».