© Jacques Kmieciak
Vers une défusion ?

Du divorce dans l’air à Bruay-La-Buissière

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 24 juin 2021 à 22:21

Le torchon brûle entre Bruay et Labuissière. Une partie des habitants de la commune associée expriment des rêves d’indépendance. Des pétitions prônant la défusion ont été signées par 1 052 Labuissiérois. Elles ont été déposées, le 18 juin dernier, en sous-préfecture de Béthune. Après vérification de leur authenticité, l’État « pourra engager un processus administratif de défusion », se félicite Hervé Merlin, le porte-parole des pétitionnaires. Le mariage date de 1987. À l’époque, des considérations politiciennes propres à la social-démocratie alors aux affaires « l’avaient emporté », regrette Michel Trioux, premier adjoint, et opposant historique au rapprochement avec Bruay. « Quand Labuissière retrouvera sa liberté, sa situation financière sera viable. La taxe sur le foncier bâti avec la zone commerciale de la Porte nord (120 établissements), lui rapportera trois millions d’euros. Bruay bénéficiera en retour de compensations financières », assure Hervé Merlin. La posture autoritaire et même « haineuse », selon Michel Trioux, de l’extrême droite au pouvoir à Bruay depuis l’an dernier, a, semble-t-il, pesé dans le choix des habitants. « Notre citoyenneté est mise à mal par les décisions de cette municipalité qui dénigre sans cesse la légitimité des élus du suffrage universel labuissiérois. Nous ne sommes pas des sous-citoyens et Labuissière ne sera pas un quartier de Bruay », affirmaient, ce samedi, les partisans de la défusion rassemblés sur les marches de la mairie. La balle est désormais dans le camp de la préfecture.