Escaudain

En hommage aux « fusillés pour l’exemple »

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 21 novembre 2022 à 13:51

À Escaudain ce 11 novembre, le rassemblement au pied du monument aux morts aux vertus pacifistes a permis à l’assistance de réaffirmer son soutien à la réhabilitation des « fusillés pour l’exemple » de la Grande Guerre.

Orchestré par la municipalité communiste et la Libre Pensée du Nord, ce rendez-vous désormais traditionnel a offert d’échanger sur la proposition de loi adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 13 janvier 2022. Elle vise à la réhabilitation des « fusillés pour l’exemple » de la Première Guerre mondiale. La Nation y reconnaît « que ces soldats ont été victimes d’une justice expéditive, instrument d’une politique répressive, qui ne respectait pas les droits de la défense  ». En prévision de son examen par le Sénat à une date qui n’a pas encore été fixée, Daniel Dubois, le président de la Libre Pensée 59, a écrit à Patrick Kanner, Éric Bocquet et Michelle Gréaume, sénateurs du Nord. Il y rappelle que durant ce conflit, «  des soldats, accusés le plus souvent de mutilations volontaires, d’abandon de poste ou de refus d’obéissance en présence de l’ennemi, ont péri sous les balles de pelotons d’exécution à la demande de juridictions militaires d’exception ayant violé les garanties procédurales les plus élémentaires auxquelles ils avaient droit. Si des pays comme le Royaume-Uni ont reconnu l’injustice qui a frappé ces hommes, la France n’a jusqu’à présent pris aucune mesure officielle allant dans ce sens ».

Évolution des consciences

En effet, le processus de reconnaissance n’a guère évolué depuis que Lionel Jospin, alors Premier ministre, mani-festait, à Craonne en 1998, sa volonté de réintégrer ces militaires assassinés par la IIIe République « dans notre mémoire collective nationale  ».Dans sa réponse, Patrick Kanner estime qu’il est temps « de refermer les blessures mémorielles. Réparer aujourd’hui l’injustice dont ces hommes furent victimes n’est pas satisfaire une revendication rétrospective et anachronique, mais faire droit à une exigence de dignité et de reconnaissance, née au moment même des faits ». Le président du groupe PS au Sénat votera donc le texte. Idem pour Éric Bocquet et Michelle Gréaume. Les parlementaires communistes ne manquent cependant pas de rappeler que « dès 2014, nous défendions déjà une proposition de loi, hélas rejetée par le gouvernement(socialiste, NDLR) de l’époque » tout en se réjouissant de « l’évolution des consciences ».