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Pas-de-Calais

Éviter que le Département ne bascule à droite

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 14 mai 2021 à 11:28 Mise à jour le 18 mai 2021

Riche du bilan des quatre conseillers du groupe communiste, la Fédération du PCF du Pas-de-Calais aborde les Départementales de juin dans « un esprit de reconquête ».

Le bilan du conseil départemental présidé par le socialiste Jean-Claude Leroy est bon. Même si tout n’est pas parfait, le choix a été porté sur l’investissement dans le cadre d’une politique de solidarité ancrée à gauche. Nos élus ont su peser sur les décisions », se félicite Hervé Poly. S’appuyant sur le redressement du PCF esquissé lors des dernières municipales, le 1er secrétaire de la Fédération estime que « le PS doit concéder que nous sommes une force qui compte. Pour conserver la majorité, il a besoin du PCF qui doit donc être... respecté ». Si aucun accord n’a été signé, les deux organisations ont fait le choix de jouer la carte de l’unité dans les cantons menacés par l’extrême droite. « On défendra nos couleurs, mais l’une de mes préoccupations majeures est bien d’endiguer la progression du Rassemblement national (RN) », indique Hervé Poly qui craint que le Département ne bascule à droite. « Ce serait historique. N’oublions pas qu’il y a six ans dans l’Aisne, la droite a conquis la majorité grâce au soutien de l’extrême droite. Il ne faut pas imaginer qu’ici le RN soit en perte de vitesse », insiste-t-il. Ainsi, dans le canton de Nœux-les-Mines, le PCF s’abstient de présenter des candidats, même si les communistes ne portent pas vraiment dans leur cœur le sénateur Michel Dagbert, candidat du PS et ancien président du Département. Idem à Carvin.

Espoirs de victoire

À Wingles, le binôme socialo-communiste « Kuchcinski/Louchaert » tentera de reprendre le canton à l’extrême droite. Le PCF caresse un espoir identique à Harnes. Il y a adoubé le duo composé de Philippe Duquesnoy, maire de Harnes, et Valérie Cuvillier, son homologue de Rouvroy, en dépit de réticences locales. « La majorité de nos militants ont approuvé notre stratégie. La raison s’est imposée. Nous ne voulions pas prendre de risques », précise Hervé Poly qui ambitionne de « faire progresser le groupe communiste de quatre à neuf membres ». Si le canton d’Avion devrait, sans surprise, être conservé, le PCF espère enlever celui de Lillers à la faveur de René Hocq et Carole Dubois, les maires communistes de Burbure et Lillers. « Ici, la notoriété des candidats peut jouer », indique-t-il. À Auchel, le PCF fonde ses espoirs sur Ludovic Idziak, le premier magistrat « divers gauche » de Calonne-Ricouart. Il sera associé à Michèle Jacquet (apparentée communiste) et actuelle conseillère départementale. Le canton avait été gagné par Ludovic Guyot (PCF) en 2015. À Outreau, Hervé Poly envisage volontiers un succès de Sébastien Chochois (PS) et Brigitte Passebosc (PCF). « Si on ne gagne pas, je ne comprends plus rien à la politique », sourit-il.

Le poison de la division

Mais le 1er secrétaire déplore la carte de la division jouée par les Verts à Lens et Harnes. Ou encore par le Mouvement républicain et citoyen (MRC) à Bully-les-Mines « où le RN pourrait pourtant l’emporter ». À Bruay-La-Buissière devenue la deuxième place forte de ce parti d’extrême droite dans le Pas-de-Calais, Daniel Dewalle (PCF) partira au combat aux côtés de Lisette Sudic (EELV). Ici, l’union n’aura pu se faire avec Isabelle Levent, la conseillère sortante et maire d’Houdain (PS), tant sa personnalité clivante et son anticommunisme, sont sources permanentes de crispation...