Zones à faibles émissions (ZEF)

Fabien Roussel tire la sonnette d’alarme

par JEAN-LOUIS BOUZIN
Publié le 4 novembre 2022 à 12:12 Mise à jour le 2 novembre 2022

Dans deux ans, les véhicules jugés polluants pourraient être exclus des grandes métropoles françaises, telle celle de Lille-Roubaix-Tourcoing.

On n’y est pas encore, mais l’affaire se prépare, qui pourrait faire grand bruit lors de sa mise en place au plus tard le 31 décembre 2024. Fabien Roussel vient, de son côté, de tirer la sonnette d’alarme, évoquant une véritable « bombe sociale  ». De quoi s’agit-il ? Des « Zones à faibles émissions » sous-entendu de gaz à effet de serre et autres particules, d’où seraient exclus les véhicules classés Crit’air 3 à 5 sous peine d’amendes (de catégorie 3, soit 68 euros !). 43 métropoles de plus de 150.000 habitants, dont celle de Lille-Roubaix-Tourcoing (95 communes) sont concernées.

Pour des mesures d’accompagnement fortes

Ce que le secrétaire national du PCF reproche à cette mesure, ce n’est évidemment pas son objectif de réduction de la pollution, bien au contraire, mais les conséquences discriminatoires pour les nombreux ménages modestes qui possèdent généralement des véhicules anciens, qu’ils n’ont pas les moyens de changer. Habitant, en outre, plutôt loin des centres-villes, ne disposant pas forcément de transports accessibles, ils risquent de se heurter à des difficultés, parfois insurmontables, pour se déplacer, notamment pour leur travail. Fabien Roussel exige donc, au nom des communistes, des mesures d’accompagnement fortes. Concrètement, « un véritable plan Marschall pour développer les transports collectifs (métro, tramway, bus propres) en allant vers leur gratuité ». Mais aussi, une prime de 10.000 euros pour aider à l’achat de véhicules d’occasion de Crit’air 1 et 2. Les aides actuelles, estime-t-il, pour acquérir, par exemple, un véhicule électrique, s’avèrent notoirement insuffisantes pour beaucoup.

Plan d’aménagement du territoire

S’ils sont responsables de 31 % des émissions de gaz à effet de serre, les transports ne sont cependant pas seuls en cause. Aussi, Fabien Roussel plaide-t-il, plus largement, en faveur de « plans climats », à l’image de celui mis en œuvre, dans notre région, à la Porte du Hainaut, l’une des deux communautés d’agglomérations du Valenciennois. Le dirigeant national du PCF propose la rénovation de la totalité des logements collectifs et des bâtiments publics d’ici trois ans, ce qui implique un engagement financier de l’Etat. Mais, il va plus loin encore en suggérant « un plan d’aménagement du territoire sur quinze ans » à contre-sens de ce qui s’est passé jusqu’à aujourd’hui, à savoir la métropolisation de la France qui a conduit à sa désertification, à la concentration des emplois et des services en ville et à l’allongement des déplacements. Fabien Roussel suggère une autre logique en mettant le paquet sur le développement des zones rurales, ce qui impose d’y réimplanter des services publics et d’y favoriser la création d’emplois afin de rapprocher les habitants de leur travail, et de limiter ainsi l’usage de la voiture.