Spécial Transports

Faire du vélo la nouvelle voiture

Plan vélo

par Nassima AZIZI
Publié le 28 septembre 2020 à 17:09

60 % des trajets effectués en voiture font moins de 5 km, pourtant, le vélo et la marche sont les moyens de déplacement les plus performants pour les trajets courts. Plus rapide, peu coûteux et non-polluant, le vélo ne représente cependant que 3 % des trajets effectués. Pour tripler ce chiffre, le gouvernement a mis en place un « plan vélo » qui propose de « remettre le vélo au cœur des mobilités ».

De plus en plus présent dans les rues des grandes villes, le vélo revient en force depuis le déconfinement. Même si le deux-roues ne représentent que 3 % des trajets effectués, le gouvernement compte tripler ce chiffre d’ici 2024 avec le plan vélo. Au programme, quatre axes majeurs. L’objectif étant finalement de développer une « culture vélo » bénéfique à tous. Lancé en septembre 2018, il vise à améliorer la sécurité et à développer des zones de circulation de double sens cyclable sur l’ensemble de la voirie urbaine en agglomération.

Le plan vélo prévoit aussi la réalisation de sas vélo aux feux ainsi qu’une aide financière pour les collectivités. Ce sont 350 M€ de fonds nationaux qui ont été prévus à cet effet. « Il ciblera en partie les discontinuités d’itinéraires et fait l’objet d’un appel à projets annuel » rappelle le ministère de la Transition écologique. Pour répondre à des besoins similaires, l’Agence de la transition écologique a lancé un appel à projets « vélo et territoires » la même année. Un accompagnement de 227 territoires qui bénéficient d’une somme de 15 M€. La dotation à l’investissement public local participe aussi au financement des projets d’aménagement cyclable pour « développer des services de transports de proximité durable » avec 500 M€.

Des fonds conséquents pour favoriser l’usage du vélo.Dès le 1er janvier prochain, tous les vélos neufs auront un numéro d’identification. À l’image d’une plaque d’immatriculation, ce chiffre permettra de lutter contre le vol et le recel de vélo. En effet, ne pouvant pas être identifiés, les deux-roues volés et retrouvés ne sont souvent pas rendus à leur propriétaire d’origine. « En France, chaque année, plus de 300 000 ménages sont victimes d’un vol de vélo, ce qui représente 10 % des ventes de vélos. »

Sécurité rime avec sûreté

Un frein pour certains Français qui craignent de se lancer dans l’usage régulier du vélo. Même si aujourd’hui des dispositifs existent, ils restent facultatifs. La généralisation du numéro d’identification, bientôt portée au niveau européen, donnera accès à tous les personnels de police et de gendarmerie aux fichiers d’enregistrement sur l’ensemble du territoire. Pour les vélos d’occasion, cette décision débutera le 1er juillet 2021. D’ici quatre ans, le gouvernement espère renforcer la sécurité grâce aux stationnements sécurisés au sein des bâtiments, des gares et des pôles d’échanges. « La future loi proposera de fixer à la SNCF des objectifs à atteindre en matière de stationnement sécurisé. » Un changement qui offrira la possibilité aux citoyens de se déplacer plus facilement, en particulier sur leur lieu de travail.

Les employeurs jouent un rôle majeur dans la pratique du vélo. Initié par la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, le dispositif d’indemnité kilométrique vélo vise à réduire la consommation des citoyens et lutter contre la précarité énergétique. Il prend en charge une partie des frais de déplacement à vélo des salariés du secteur privé. « La prise en charge des frais engagés pour se déplacer à vélo correspond au montant de l’indemnité kilométrique vélo, fixé à 0,25 € par kilomètre parcouru, multiplié par la distance aller-retour la plus courte pouvant être parcourue entre le lieu de résidence et le lieu de travail du salarié. »

Inciter les Français à mieux consommer

Ce système aurait prouvé son efficacité avec une augmentation de 25 à 70 % du nombre d’employés « passés au vélo ». Un franc succès pour le dispositif qui sera probablement déployé dans le secteur public. Il offrira la possibilité aux employeurs qui le souhaitent d’aller au-delà des 200 € par an pour chaque employé. Voilà de quoi inciter les français à remonter en selle !

(Photo : © Ville de Lille)