« Nephrocare est un groupe qui veut massacrer les délégués syndicaux qui s’opposent à eux et qui veulent faire valoir les droits des travailleurs ».
Venu spécialement de Montpellier à Aulnoye Aymeries avant de rejoindre la centrale syndicale CGT à Montreuil, afin de travailler sur la question, Éric Lacoste en sait quelque chose. Délégué syndical chez Nephrocare du Languedoc Roussillon, il a lui-même été licencié avant d’être réintégré par le groupe. La procédure a duré 10 ans. Finalement, en avril dernier, la société (la plus importante de Nephrocare en France) a été condamnée pour discrimination syndicale et harcèlement par un jugement de la Cour d’appel de Montpellier.
Malgré cela, poursuit Éric Lacoste, « le groupe Nephrocare ose même en 2019 communiquer sur son site “Nephrocare compliance” que “Notre groupe ne tolère ni la discrimination, ni le harcèlement, ni les représailles’’. Cette déclaration est co-validée par Monsieur Jean-Marc Cabanel, directeur général de Fresenius France et Monsieur Frédéric De Larminat , chef du service commercial France ». Lire aussi : Une On peut même lire, sur la même page de ce site que « chaque jour, dans les sociétés du groupe Fresenius Medical Care, l’ensemble des collaborateurs s’efforce d’améliorer la vie des patients (...) Notre objectif est d’offrir un lieu de travail sécurisé, sain et productif à nos employés et de garantir à nos partenaires une relation basée sur la confiance, la transparence et le respect ».
Après le cas constaté à Montpellier, le centre de Maubeuge donne donc matière à un nouveau cas de harcèlement de la part du groupe allemand. Mais hors de France, d’autres cas, de corruption cette fois, sont à signaler. Ainsi, aux États-Unis, les autorités ont infligé une amende de plus de 231 millions de dollars au groupe allemand Fresenius pour des faits de corruption en Angola et en Arabie saoudite.
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« Selon des aveux de Fresenius, entre 2007 et 2016 l’entreprise a versé des pots-de-vin à des officiels et responsables gouvernementaux en Angola et en Arabie saoudite pour y gagner ou conserver des marchés », assure le ministère de la Justice américain.
Fresenius est parvenu à un accord à l’amiable avec les autorités américaines. Le groupe allemand a reconnu des éléments qui lui sont reprochés (selon la pratique américaine du « plaider coupable » ) et s’engage à ne plus commettre d’infractions similaires. En échange, les autorités ont renoncé à le poursuivre en pénal.