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Grande-Synthe et Calais

Human rights observers publie son rapport annuel

par Bastien FANTON D’ANDON 
Publié le 17 juin 2022 à 11:57

L’association Human rights observers (HRO) œuvre depuis 2017 à la frontière franco-britannique auprès des personnes en situation d’exil. L’association dénonce dans son dernier rapport les expulsions et arrestations arbitraires ainsi que les violences policières constatées tout au long de l’année 2021.

C’est devenu une bien triste habitude. Chaque mois, HRO publie inlassablement sa « note mensuelle sur les expulsions » rapportant « les violences d’État perpétrées à l’encontre des personnes en situation d’exil à la frontière franco-britannique ». L’association vient de publier un rapport annuel très complet compilant ce qu’il s’est passé à Calais et Grande-Synthe pour les exilés tout au long de l’année 2021. Les chiffres sont saisissants. En 2021, ses militants ont constaté 1 226 expulsions de lieux de vie informels. Mais aussi 2 833 sacs de couchage et couvertures saisis, 5 794 tentes et bâches saisies, 141 arrestations lors des expulsions, au moins 70 cas de violence envers des personnes exilées ou encore 362 tentatives d’intimidation contre leurs observateurs et observatrices. Rappelant que « les Nations unies ont défini les expulsions forcées comme étant l’éviction permanente ou temporaire, contre la volonté et sans qu’une protection juridique ou appropriée des personnes, de familles ou de communautés de leurs foyers ou des terres qu’elles occupent », HRO relate une moyenne d’expulsions forcées de 4,5 fois par semaine sur l’année écoulée, effectuées généralement en présence de forces de l’ordre armées de tonfas, de gaz lacrymogène voire même de LBD. Les membres de HRO ont également été confrontés à la crise sanitaire du Covid-19 et leur travail de documentation des expulsions a été impacté par 32 verbalisations pour « non-respect du confinement ». Verbalisations qu’ils ont contesté devant la justice, justifiant leur activité professionnelle. Mais ce n’est pas la seule difficulté qu’ont pu rencontrer les équipes face aux forces de l’ordre, qui décomptent avoir subi 281 contrôles d’identité abusifs, de multiples intimidations et même avoir été filmées ou photographiées illégalement 166 fois avec des téléphones personnels. Face à ce constat, il est clair pour HRO que le gouvernement tente de passer sous silence les événements frontaliers. Elle met aussi en exergue les déclarations jugées « fausses » de Gérald Darmanin et Marlène Schiappa au sujet de la restitutions de leurs effets personnels aux personnes migrantes. L’association conclut son rapport avec deux revendications claires : la suspension des expulsions quotidiennes durant la trêve et l’arrêt du vol des tentes et des effets personnels des exilés.