© Marc Dubois
Fabien Roussel à la braderie de Lille

Il faut du monde pour abattre le mur du capitalisme

par Philippe Allienne
Publié le 9 septembre 2022 à 16:51

Retour sur une rencontre joyeuse et pêchue, sur le stand communiste de la Braderie de Lille, entre le Secrétaire national du PCF, les militants et les sympathisants.

Samedi 3 septembre, sur le coup de 17h30. Le stand de la fédération Nord du Parti communiste ne laisse aucun siège libre. Autour du bar tenu par les JC, la foule se presse. Fabien Roussel est interpellé par des dizaines de militants ravis de ce rassemblement. On parle fermetures d’entreprises, plans sociaux, logement, coût de la vie, etc. Quelques heures après un échange avec -et entre- les représentants locaux des forces de la Nupes, le secrétaire national du Parti communiste rappelle à nouveau les fondamentaux qui ont construit et mené sa campagne présidentielle. Il rappelle l’urgence de changer la société, ensemble, en se donnant pour objectif de faire vivre les « Jours heureux ». « Les jours heureux, ce sera le cœur battant de la France populaire, du monde du travail, du monde ouvrier », celui des usines et des champs, celui des institutrices et des aides-soignantes, celui de celles et ceux qui ont besoin de vivre dignement de leur travail. C’est sur ces mots que le responsable communiste a conclu sa prise de parole devant les militants et sympathisants présents à la braderie de Lille. Il n’a pas manqué bien sûr de donner rendez-vous pour les deux prochaines manifestations nationales de la rentrée : le 22 septembre, avec le personnel soignant, et le 29 septembre, pour « arracher des hausses de salaires  ».

S’unir pour changer le système

Auparavant, Fabien Roussel avait appelé à « transformer notre société et répondre à l’urgence écologique, au dérèglement climatique.  » Il y a du boulot. « On a en face de nous un mur. On peut pleurer sur la mort de Gorbatchev et la disparition du mur de Berlin, mais je peux vous dire que le mur du capitalisme est encore là devant nous, droit debout. Celui- là pour l’abattre, il va falloir du monde. Et ce n’est pas forcément à l’Assemblée nationale qu’on va pouvoir en faire tomber les briques. Parce que, malgré notre forte progression, il y a une majorité de députés issus de Renaissance, de la droite et du centre, jusqu’à l’extrême droite. Ce sont tous des libéraux. Ils refusent d’augmenter les salaires. Ils ont voté contre notre proposition. Ils refusent unanimement que l’on rétablisse l’impôt sur la fortune, que l’on aille taxer les superprofits des multinationales, ils refusent que l’on donne tout simplement des pouvoirs supplémentaires aux salariés, aux ouvriers dans les usines, dans les collectivités pour qu’ils puissent retrouver le moyen de décider comment on produit mieux en respectant la nature, le vivant. » Alors, Fabien Roussel invite à y aller avec le sourire, avec plein de bienveillance les uns avec les autres, pour changer la société au service du développement humain, au service de la planète, de la fraternité, de la paix. «  Ce que je souhaite, poursuit-il encore, c’est que dans le respect de notre diversité, nous nous nous unissions pour arracher ces avancées sociales, pour obtenir ces moyens d’un changement de système pour répondre à l’urgence climatique. Après l’été qu’on a vécu, il faut arrêter de nous dire que chacun doit faire ses petits ou gros efforts. Nous en faisons tous pour la planète !  » Et de s’interroger sur jusqu’où vont aller les dirigeants actuels. Vont-ils nous demander de baisser le chauffage jusqu’à 17° ? «  Comme si cela allait résoudre tous les problèmes !  »

Une voiture électrique française et abordable

La question est de savoir que certains vont devoir choisir entre se chauffer ou se nourrir. « Que va-t-on leur dire à eux ? Finie, l’abondance et l’insouciance ? Ce que je souhaite, c’est que ces 10 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, ces 8 millions qui sont en précarité énergétique, ces 4 millions de Français qui n’ont pas le droit au logement, je souhaite qu’ils aient le droit de se nourrir, de se chauffer, de vivre dignement. » C’est donc pour ces personnes qu’il « va falloir faire plus, donner plus et produire plus pour répondre à leurs besoins. Je souhaite qu’en France on puisse produire ce dont nous avons besoin, qu’on puisse produire ici la voiture électrique peu chère, populaire qui se substituera aux voitures thermiques, une voiture à 10 000 euros sans aides de l’État. Je souhaite que l’on crée des transports gratuits partout en France comme on commence à le faire en Espagne et en Allemagne.  »

Évidemment, il ne pouvait faire l’impasse sur le débat autour de la viande. À celles et ceux qui veulent que l’on n’en mange plus, il les invite tous à la grande fête de l’Humanité, « la fête du Barbecue, la grande fête politique, la grande fête de la bonne bouffe. Et on va leur expliquer que pour pouvoir nourrir tout le monde en France, nous avons besoin d’agriculteurs. Je préfère que nous produisions en France des fruits, des légumes et de la viande, ici, en respectant la nature, les animaux, les agriculteurs plutôt que d’importer tous ces produits de pays qui ne respectent pas les normes sociales et environnementales. Nous devons produire ici ce qui répond aux besoins de la population. » Avec pour finir, un dernier rappel chiffré : « S’il y a des efforts à faire, cela revient à ceux qui polluent le plus : les 10% les plus riches de la planète qui sont responsables de 40% des émissions de CO2. »