Disparition de Claude Demoustier

Il y avait de "l’Humain d’abord" en lui

par MARC DUBOIS
Publié le 10 mai 2019 à 16:16

« C’était un pur, qui ne cherchait pas à faire carrière. Quand je lui ai proposé le poste de secrétaire fédéral aux entreprises, il m’a dit ne pas vouloir faire carrière, qu’il retournerait dans sa boîte au terme de son mandat  », ce qu’il a fait, témoigne Annick Mattighello, très marquée par sa disparition.

C’était un humaniste », « un homme bon, d’écoute, très tolérant », « un rassembleur », « un militant de terrain très pédagogue ». Son épouse Myriam, Annick Mattighello, secrétaire de la fédération du Nord du PCF entre 1993 et 2003, Yvon Quintin, militant avec lui au secteur entreprises, tous [1] témoignent de « l’Humain d’abord » en Claude Demoustier, foudroyé par une crise cardiaque le 6 mai dernier, à l’âge de 64 ans. Sa disparition suscite « une grande tristesse parce que c’était un bon militant. C’était un camarade de combat et un élu communiste acharné à défendre le handicap dont il avait la délégation  » souligne Dominique De Clercq-Danel, secrétaire de la section du PCF de Tourcoing, conseillère municipale, qui fut élue avec lui [2].

Claude travaille comme agent d’entretien à la Blanche-Porte à Tourcoing dans des conditions si « épouvantables » qu’il y «  monte la CGT » en 1975. Puis il saisit l’occasion de la création de nouveaux métiers à l’avènement de l’informatique pour devenir pupitreur... tout en continuant son action syndicale en dépit des entraves voire des menaces de licenciement.

« Il m’a cherchée dans tous les ateliers et inscrite sur les listes (électorales) quand il a su que j’étais embauchée. Un sacré camarade qui m’a formée syndicalement et politiquement dans la cellule d’entreprise », se souvient Eliane Roussel. Adhérent à l’UGICT-CGT, Claude sera également secrétaire général de l’Union locale.

Dans les années 80, il s’investit avec la section du PCF puis comme tête de liste aux municipales de 1989 et suppléant de Didier Roussel aux législatives dans la 9e circonscription, rappellent Martine, Guy et Johann Roussel, pour la section de Marcq-en-Barœul. Élu en 1995, il fera deux mandats municipaux avec Jean-Pierre Balduyck comme maire (PS).

«  C’était un pur, qui ne cherchait pas à aire carrière. Quand je lui ai proposé le poste de secrétaire fédéral aux entreprises, il m’a dit ne pas vouloir faire carrière, qu’il retournerait dans sa boîte au terme de son mandat », ce qu’il a fait, témoigne Annick Mattighello, très marquée par sa disparition. Maire de Marly, Fabien Thiémé évoque celui qui, avec d’autres, contribua notamment à son élection, «  la victoire » en 2008.

En retraite, Claude Demoustier militait à la section d’Ambert (Puy-de-Dôme), revenant fréquemment dans le Nord oùil participait aux manifestations syndicales et des gilets jaunes, ainsi qu’ «  aux initiatives du Parti  », rappelle Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, qui a « manifesté avec lui dernièrement  ».

Claude repose au funérarium Lamartine, 9, rue Achille Testelin à Tourcoing. Un hommage lui sera rendu le lundi 13 mai à 15 heures, au cimetière principal. Ni fleurs, ni couronnes, uniquement des dons au profit du Secours Populaire. Liberté-Hebdo présente ses sincères condoléances à sa maman, Augusta, à Myriam, Fernand et Julien, son épouse et ses fils.

Notes :

[1Nous avons reçu également des messages de Didier Liennart, Pascal Lenglet, Didier Polidor, Jean-Pierre Tonder, Francis Calvet et Bruno Cadez

[2Dominique De Clercq-Danel a obtenu du ministre Gérald Darmanin que Claude puisse être inhumé à Tourcoing où il n’était plus résident