Réaction

Incompétence ou choix de classe ?

par JEAN-PIERRE TONDER
Publié le 30 avril 2020 à 15:22

Des commentaires laisseraient entendre que nos gouvernants seraient incompétents. Certes les raisons ne manquent pas en cette période de pandémie comme le manque de masques, de blouses et de matériel respiratoire, les propos contradictoires de ministres voire les mensonges éhontés. Ces faits ne sauraient cacher les choix de classe du monde de la finance et de ses valets politiques particulièrement au moment où la question du « monde d’après » est à l’ordre du jour.

Prenons quelques exemples :

  • Emprunter massivement sur les marchés financiers - juteux pour les uns et coûteux pour le plus grand nombre - ou s’attaquer réellement à l’évasion fiscale estimée à près de 100 milliards d’euros et répondre ainsi aux besoins (logements, éducation, transport, etc.) ? Remettre au plus vite les salariés au travail pour les profits avec risques sanitaires à la clé - ou organiser leur retour avec eux, leurs syndicats et les ex-comités d’hygiène et de sécurité, en prenant en compte les questions de sécurité et de démocratie au sein de l’entreprise ?
  • Poursuivre le versement des aides aux entreprises (CICE) sans contrôle de ces fonds publics - 40 milliards d’euros en 2019 et 107 milliards depuis 2014 - ou bien revaloriser le salaire minimum (SMIC) donc les salaires en général au moment où le pouvoir d’achat chute ? Les associations humanitaires sont envahies de nouvelles demandes d’aides et la faim réapparaît en France, 7ème puissance mondiale.
  • Faut-il continuer la suppression de milliers de lits d’hôpitaux, la baisse des effectifs soignants, la fermeture d’unités de soins, ou investir massivement dans la santé, les hôpitaux, la création d’un grand service public du 4ème âge ?
  • Revaloriser les salaires des soignants de 300 euros comme ils le réclament depuis des mois c’est reconnaître leurs qualifications, leur utilité sociale. Les bonnes paroles et les « merci » ne suffisent pas.

Cette liste pourrait s’allonger tant les besoins sont grands et tant se fait sentir l’urgence de changer les finalités des choix politiques. L’humain et la planète demeurent pour une grande majorité de citoyens les véritables priorités.

Le « monde d’après » n’est pas celui de l’illusion d’un changement de gouvernement et de Premier ministre avec toujours « le seigneur Macron » et le Medef au palais de l’Élysée.

Ayons comme objectif celui de se rassembler et d’agir pour une autre société.