Ce qu'ils en disent (1/3)

« Je m’inquiète pour mes enfants »

Publié le 10 mai 2019 à 17:19

Thérèse Van Holverdeke 75 ans, retraitée depuis 2005

J’ai eu une carrière hachée jusqu’àl’âge de 46 ans, c’est-à-dire lorsque j’ai étéembauchée par un bailleur social de la région. A partir de ce moment, j’ai touchéun salaire régulier durant 15 ans. Cela m’a permis d’obtenir une retraite un peu meilleure. Mais la loi Balladur de 1993 a changé le calcul des retraites qui reposait sur les dix meilleures années pour le porter aux 25 meilleures années. Comme ce système était progressif, je suis partie le 1er janvier 2005 sur la base de mes 22 meilleures années. Alors que mon salaire s’élevait à 1.700 euros net (en 2004), je me suis retrouvée avec une pension de 1.200 euros.

Par la suite, avec les augmentations, elle est passée à 1400 euros. Depuis un an, après la mort de mon mari, je touche aussi une pension de reversion. Mais il n’empêche. Pendant plusieurs années, j’ai pu aider mes deux petits-enfants qui vivaient très pauvrement. Mais avec ma retraite, je n’ai pas pu accéder àun logement avec deux chambres. Je vis actuellement en HLM, dans un F2.

Lire aussi témoignage de Camille Duhayon

Si je tiens compte de la franchise médicale, des médicaments non remboursés et de la complémentaire qui coûte cher, la vie n’est pas si simple, d’autant que lorsque l’on vieillit, les besoins en matière de santéaugmentent. Aujourd’hui, je m’inquiète surtout pour mes enfants qui ont autour de la cinquantaine. Ma fille, par exemple, a connu plusieurs périodes de chômage et a commencéàtravailler tard. Elle sera concernée par la réforme en cours. Je crains bien que sa pension soit inférieure à1000 euros.

Autre point que je trouve inquiétant avec cette réforme et son système àpoints : on nous conseille de regarder l’exemple suédois. Mais làbas, on touche une retraite de base, une retraite complémentaire et une retraite par capitalisation. Et on nous dit que ce n’est pas si mal ! Sauf que, avec la crise de 2008, les retraites par capitalisation ont chuté, entraînant une baisse importante des revenus.