Joëlle Fontaine, maire d’Auchy-les-Mines (62) : « Sans équipe, on n’est rien du tout ! »

par FRANCK JAKUBEK
Publié le 23 août 2019 à 19:05 Mise à jour le 24 août 2019

Bien entouré, avec des gens compétents et motivés, c’est la recette de Joëlle Fontaine, maire (divers gauche) depuis 2014 d’Auchy-les- Mines. Aux portes du Pas-de-Calais, à une largeur de canal de La Bassée, l’ex-commune minière porte bien ses 4715 habitant(e)s. Tout comme Joëlle ses 74 printemps dont beaucoup passés à veiller sur le bien être de la commune.

La présence et l’écoute

Receveur des postes en 1992, cette militante syndicale de la première heure tombe littéralement amoureuse de la commune. L’esprit de solidarité, la gentillesse, la fraternité, les bons moments des anciens mineurs, ... Tout ça lui donne envie de s’installer et elle pose ses valises. « J’ai trouvé une telle chaleur humaine que j’ai eu envie de rester et d’y finir mes jours  ». Bien décidé dès la retraite de se rendre utile. Jean Clarisse, élu d’alors, la prend sous son aile. Elle entre en mairie comme adjointe en 2000. Malheureusement, en 2008, elle et trois autres élus sont éjectés de la lites en préparation. Elle siégera dans l’opposition, qu’à cela ne tienne. Une parenthèse qui les poussera à monter leur propre liste, avec son complice en mairie, Jean-Michel Legrand, son adjoint aux finances désormais. Un fidèle appui de toujours avec lequel elle a milité, et travaillé, à la CGT, à La Poste. Une école de lutte et de solidarité et qui a nourrit son attachement au service public.

« Ici, La Poste, il ne faudrait pas qu’on nous la supprime parce que là c’est la révolution » dit-elle sans sourire. Elle commence à militer aux chèques postaux à Lille, avec des personnalités comme José Carcano, une syndicaliste exemplaire. Pour Joëlle aussi, pas question de demi-mesure : « Je pars du principe, qu’en tant que militant il faut être exemplaire. On peut se tromper mais il faut être inattaquable. J’ai toujours fait mon boulot, comme tout le monde. Et on me respectait » . C’est dit.

Pas touche à La Poste !

En 1974, entre deux tours des présidentielles, elle rejoint le parti communiste. Un engagement qui ne rompera qu’avec les années 2000. Mais « cartée ou pas, je reste communiste  ».

En 2014, elle ne demande pas leur étiquette à tous ceux de bonne volonté qui la rejoigne dans l’aventure. Et en 2020, elle sait qu’elle va pouvoir compter sur toute l’équipe pour repartir dans l’enthousiasme. « On a fait tellement de choses ensemble. Et beaucoup de choses commencée ne sont pas encore terminées. Il y a tellement de projets encore à mener » revendique-t-elle avec passion. Alors, les difficultés dans tout ça ? « Quand les gens ont des problèmes, ils viennent en mairie. Ils viennent voir leur maire. C’est une petite commune. Il m’est arrivé parfois de me faire insulter  » admet-elle, avant de souligner combien c’est rare, « on est toujours respecté en général ».

Un seul bémol, les réseaux sociaux. Elle ne regarde plus Facebook. Les insultes facilement « postées » ne lui font plus rien, dit-elle. Après un dépôt de plainte, l’auteur est venu s’excuser, pour recommencer ensuite... « Alors qu’on peut tout se dire face à face » déplore-t-elle, en chassant vite de son esprit ce qui lui semble un petit aléa.

Il y a les problèmes de voisinage à gérer, les tapages, malgré tout, elle ne déplore rien qui ne se règle par une présence et une disponibilité régulière. Les anciens mineurs ont disparu, d’autres populations les ont remplacés dans les anciens corons. De nouveaux lotissement ont poussé, amenant des jeunes couples de la métropole lilloise. « Dans l’ensemble, les gens sont sympas. Avec les adjoints nous sommes là » rappelle-t-elle. A l’écoute, mais pas seulement.

« Il y a des contraintes, et ce n’est pas toujours facile. Mais c’est le rôle des élus, on est là pour ça sinon on reste à la maison et on arrête ».

A lire aussi « Il faut y croire et aimer les gens, sinon autant faire de la confiture ».

Elle ne compte plus les réveils nocturnes, pour un accident de voiture, rarement pour des bonnes nouvelles ou les réunions interminables le soir. Mais elle ne les compte pas car elle vit son mandat comme au service de la population, un sacerdoce, tous les jours sur le pont, dès neuf heures du mat’ avec le sourire. Elle enrage contre la baisse des dotations qui l’oblige à courir les subventions pour faire aboutir les projets et a refusé tout autre mandat.

« Je l’ai dit, je suis maire à plein temps. Ce n’est pas pour prendre une vice-présidence à l’agglo une fois élue ! » entière, toujours. Et ce qui ne l’empêche de mener de gros dossiers d’investissements avec l’agglo Artois-Lys- Romane, notamment sur les eaux fluviales. En 2016, la commune avait été durement touché par les inondations. La deuxième phase de travaux est en cours. Joëlle Fontaine, « et mon équipe municipale » ne lâche pas l’affaire. Un cœur communiste non ?