Comme l’a rappelé Karine Trottein, secrétaire de la Fédération Nord du PCF, « en 2015, à un canton près, le Pas-de-Calais a réussi à conserver une présidence de gauche, c’est le seul des Hauts-de-France. En 2015, la désunion de la gauche permettait aussi à la droite et à l’extrême droite de se partager les sièges du conseil régional ». C’est dire si l’enjeu des élections de mars 2021 est grand. D’autant que le même jour se dérouleront à la fois les élections pour les Régionales et les Départementales, liant ainsi le choix des électrices et des électeurs des deux scrutins.
Des propositions solides
Par ailleurs, ces élections vont se tenir dans un contexte de crise économique et sociale, avec des centaines de milliers de suppressions d’emplois, une précarisation généralisée de femmes et d’hommes en difficulté aggravée.Face à cela, dit Karine Trottein, « il faut avoir des propositions qui incarnent la rupture avec les logiques dominantes et construire un rapport de force qui compte, avec la puissance d’une visibilité nationale, dans l’unité du Parti ». Et d’appeler de ses vœux l’unité « en rupture totale avec le projet du gouvernement de la loi des 3D (déconcentration, décentralisation, différenciation) qui met à mal les principes fondamentaux de notre République unie et indivisible ». Cette réforme qui, « avec ces gouvernements successifs sous influence des banquiers et des grandes entreprises », s’ajoute à d’autres comme la loi Maptam (Modernisation de l’Action Publique Territoriale et Affirmation des Métropoles) qui font des métropoles la collectivité suprême. C’est aussi le cas pour la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) qui élargit les compétences des Régions et spécialise les Départements sur la solidarité et supprime aux deux la clause de compétence générale, enfin la fusion en 13 grandes Régions. Il faut des propositions solides, insiste-t- elle, « parce que notre région, qui régresse et est désormais 4ème sur le plan national en termes démographiques, avec un peu moins de 6 millions d’habitants, où la part des jeunes est la plus importante, est particulièrement touchée par le chômage, la surmortalité et l’exclusion sociale ».
Quelques points programmatiques
De nombreux programmatiques ont été développés durant la conférence régionale. En voici un très court extrait. Nous y reviendrons de manière plus détaillée à travers notamment le logement, l’alimentation, l’économie sociale et solidaire, la transition énergétique, l’égalité des territoires et la démocratie.
> Éducation, formation et apprentissage professionnel Retravailler notre rapport à l’enseignement privé, défendre la gratuité de l’enseignement public, revoir la dotation globale, dans ces établissements des manuels, des équipements informatiques ou sportifs, du trousseau de l’apprenti, et établir des plans d’investissements pour ces domaines. « Il faut aussi revoir, a insisté Karine Trottein, la mise en concurrence des services publics et privés. Je veux parler ici des Centres de formation d’apprentis (CFA) et IFS (Instituts de formations sanitaires et sociales) mis en concurrence avec des organismes de formation privés où le prix de l’inscription est élevé. »
> Mobilité Le PCF se positionne contre l’ouverture des lignes à la concurrence, contre la fermeture des gares, des guichets. Il faut revoir la convention de nos lignes TER (proposer le billet TER à 1 € par exemple) et l’investissement pour le fret ferroviaire. Il est urgent de ne plus réduire la part du transport de marchandises par train qui est passée à moins de 10 % sur le total des marchandises transportées.À l’exemple de Dunkerque, la priorité doit être donnée à l’accès libre aux transports collectifs pour toutes et tous, en commençant par les moins de 25 ans et tout de suite.
> Santé Il faut établir un grand plan de soutien aux centres de santé et marquer la lutte contre les déserts médicaux. Le PCF porte l’objectif de remplacer les ARS, symboles de la technocratie autoritaire, par des structures locales et régionales qui assureraient la démocratie sanitaire. La défaillance de l’État et des ARS vis-à-vis de la crise de la Covid-19 n’est plus à démontrer. Il faut construire autre chose.
> Culture Soutien à la vie associative par la création d’une carte jeune permettant l’accès à des activités cultu-elles gratuites ou à moindre coût, par la proposition de chèques-livres pour les revenus les plus modestes, la Région peut contribuer à l’émancipation culturelle sur tout le territoire. Un plan régional de construction de médiathèques, conservatoires et autres doit être associé à une bataille politique sur les financements.