© Soizic Lozachmeur
Rétrospective

L’année 2021 dans la région – 1er semestre

Publié le 30 décembre 2021 à 20:29 Mise à jour le 6 janvier 2022

Passage en revue des principaux événements politiques et sociaux qui ont marqué le premier semestre dans notre région.

Janvier

En ce début d’année, la pandémie de Covid s’est installée durablement et on découvre les virus mutants. Il faudra attendre six mois pour que disparaisse de nos pages l’attestation de déplacement dérogatoire nécessaire durant le couvre-feu qui vient de remplacer le confinement. Le Groupe de Gauche démocrate républicaine, à l’Assemblé nationale, dénonce la « gestion au doigt mouillé » du gouvernement. Dans une interview à Liberté Hebdo, le député communiste Pierre Dharréville s’en prend à la lenteur de l’organisation du plan vaccination et prévient que les parlementaires vont demander des comptes au gouvernement. Il en profite pour rappeler que son groupe a demandé la création d’un pôle public du médicament et des produits de santé. S’agissant du démarrage calamiteux de la vaccination et du manque de doses, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel n’hésite pas à parler de « scandale d’État ». Il dénonce également le « carnage social » orchestré par les actionnaires de Sanofi et les conséquences de l’attitude des laboratoires sur la souveraineté sanitaire de la France. Sur le plan social, l’actualité est morose. À Béthune, les salariés de Bridgestone se battent pour le PSE et le montant de la prime supra-légale lorsque l’usine fermera. La sénatrice Cathy Apourceau-Poly interpelle la ministre chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, sur le devenir du site. Dans la métropole lilloise, les locataires de LMH font grise mine. Les loyers augmentent de 0,66 % sur décision de la Métropole européenne de Lille (MEL) soutenue par le préfet. Une mesure qui aggrave le sort de celles et ceux qui sont confrontés aux problèmes d’emploi conséquents de la crise sanitaire et aux attaques contre le logement social. Pas contents eux non plus, les étudiants sont confrontés au casse-tête du présentiel ou des cours et examens en distantiel. Ils se plaignent de leur isolement et de leurs difficultés de vie. Les décrochages et les dépressions sont nombreux. Dans les écoles, dix syndicats de l’académie de Lille appellent à la grève le 26 janvier et à une manifestation pour les salaires, les postes et les conditions de travail. Ils estiment que la crise sanitaire sert de révélateur au manque de moyens de l’Éducation nationale.

Lire aussi : « L’année 2021 dans la région – 2nd semestre »

Février

La couverture de notre numéro 1466, paru le 5 février, aura ému plus d’un lecteur. En premier plan, deux enfants regardent, désemparés, un groupe de policiers en train de protéger ceux qui sont chargés de détruire les tentes et le matériel des exilés, sur le littoral. Les associations humanitaires se battent tant à Calais qu’à Grande-Synthe. Mais l’attitude intransigeante du ministre de l’Intérieur et de la maire de Calais font empirer la situation en dépit d’une circulaire interministérielle prônant l’accueil. Sur la photo de une, l’un des enfants a pu sauver une peluche. Le 4 février, une grève générale nationale appelle à la convergence des luttes pour la préservation et le développement de l’emploi et des services publics et contre la précarité. Parmi les gros dossiers : le projet de démantèlement d’EDF connu sous le nom « Hercule ». À Dunkerque, c’est le projet de parc éolien offshore qui fait débat et suscite l’inquiétude d’une partie des habitants. À Rang-du-Fliers, un projet de serre tropicale portant sur une centaine d’emplois rend les écologistes verts de rage. À Lomme, près de Lille, syndicats et politiques se mobilisent contre la fermeture de la boutique de la gare SNCF. En vain. Le ministre de la Santé Olivier Véran se rend à Dunkerque où le taux d’incidence de contaminations au Covid-19 a dépassé les 900 pour 100 000 habitants. L’arrivée du variant anglais y est pour beaucoup. Les Dunkerquois sont confinés le week-end dès le 27 février.

Mars

Dans la nuit du 1er au 2 mars, LFI et EELV signent un accord en vue des élections régionales des 13 et 20 juin. Le communiste Fabien Roussel ne conduira donc pas une liste commune PCF-PS-LFI. Il appelle à créer les conditions pour une large union à gauche. Il est entendu. Menée par la Verte Karima Delli, une liste commune réunit EELV, le PS, le PCF et LFI. Le vaccin anti-Covid doit devenir un bien commun. C’est ce que réclament, avec la levée des brevets, les communistes du Nord et du Pas-de-Calais. Ils le manifestent devant le siège de l’ARS des Hauts-de-France le 11 mars, jour anniversaire de la déclaration de la pandémie par l’OMS. Au chapitre de la crise sanitaire, nous apprenons la mort d’une figure du PCF, Yann Le Pollotec, à 59 ans, des suites du Covid. Dans le monde de la culture, on s’inquiète de la fermeture des salles et un mouvement d’occupation se durcit dans les théâtres. Mais en dehors du Covid, l’hôpital public continue de souffrir et de faire souffrir les soignants. À Boulogne-sur-Mer, le Centre hospitalier Duchenne fait l’objet d’un rapport accablant sur les conditions de travail.

Avril

À un an de l’élection présidentielle et alors que les adhérents ne se sont pas encore prononcés sur la stratégie et le candidat, 200 membres du PCF signent un texte pour réclamer un « accord global » à gauche. De leur côté, plusieurs responsables de LFI insistent sur la proximité des programmes « La France en Commun » du PCF et de « l’Avenir en commun » (LFI). En s’appuyant sur une étude du Rapse, Liberté Hebdo souligne au contraire les nombreuses divergences. Les 10 et 11 avril, à l’occasion de la conférence nationale du PCF, les communistes se prononcent pour la candidature de Fabien Roussel. Ce choix sera validé par les adhérents le 9 mai. Dans le monde de l’enseignement, les personnels et les étudiants de l’université de Lille ne veulent pas entendre parler de la création, en janvier 2022, d’un « Établissement public expérimental ». Un bras de fer commence. Il durera jusqu’en décembre avec l’élection d’un nouveau président, défenseur de l’EPE. Sur le front du Covid, Fabien Roussel dénonce l’augmentation scandaleuse du prix du vaccin Pfizer et demande au président de la République de la transparence.

Mai

Le 5 mai, à l’occasion de la journée internationale qui leur est dédiée, les sages-femmes réclament de meilleures conditions de travail et dénoncent le mépris dont elles font l’objet. Elles veulent être reconnues en leur qualité de personnels médicaux et non paramédicaux. Le 10 mai, c’est au tour des personnels des Finances publiques de manifester leur ras-le-bol face à leur administration qui continue de restructurer.

Juin

Clap de fin, le 20 juin, pour les élections régionales et départementales. L’abstention a atteint des niveaux record. La Région Hauts-de-France demeure aux mains du président sortant Xavier Bertrand (52,4 % des voix). Mais la gauche et les Verts reviennent dans l’hémicycle avec 28 élus dont 9 socialistes, 9 Verts, 6 LFI et 3 communistes. Les communistes se renforcent également aux départementales. Dans le Nord, où le groupe Union pour le Nord conserve l’exécutif sous la présidence de Christian Poiret, les binômes de gauche communistes et écologistes sortent vainqueurs dans 16 cantons. Dans le Pas-de-Calais, le groupe communiste compte neuf élus dont deux apparentés et gagne une troisième vice-présidence. L’extrême droite ne rentre pas dans le Nord et perd ses sièges en Picardie.

Flines-lez-Râches Sogem Industrie est liquidée le 30 décembre 2020, laissant sur le carreau ses 117 salariés. Aucun reclassement n’est envisagé. L’entreprises de tuyauterie et chaudronnerie industrielle travaillait pour Engie, Air Liquide ou encore Nyrstar à Auby.

Mazingarbe Le géant d’explosifs Titanobel a retiré son offre de reprise de Maxam Tan (73 salariés). L’usine de fabrication d’ammoniac et de nitrate d’ammonium est condamnée.

Haumont Depuis son rachat par le fonds de pension américain Carlyle, en 2019, l’entreprise Dembiermont voit ses activités diminuer d’année en année. Le PCF demander à l’État de la faire entrer dans le giron d’Airbus et Ariane Espace.

Béthune C’est la fin pour Bridgestone. Le site ne sera pas repris par un fabricant de pneumatiques.

Douvrin Après l’annonce, par la direction de PSA, de délocaliser la fabrication du moteur EP 4 cylindres essence vers une usine hongroise, la CGT craint une fermeture programmée du site. L’annonce de la fabrication à Douvrin d’un autre moteur ne rassure pas les salariés.