> 1 200 euros minimum mensuels pour les petites retraites. C’est l’argument-phare du gouvernement pour défendre sa réforme. Le dossier de presse de la Première ministre affirme : « Un salarié au Smic toute sa carrière aura une pension de 85% du SMIC net. » Mais, depuis le début, Élisabeth Borne et ses collègues sortent le chiffre de 1 200 euros mensuels. Chiffre trompeur, car il correspond à 85 % du Smic… brut ! 85 % du Smic net, cela ferait au final 1 085 euros net, soit 110 euros de moins que les 1 200 euros annoncés. Bien sûr, tout cela n’est valable que pour les carrières complètes (43 annuités dès 2027). Autrement, dit, demain beaucoup de retraités et retraitées encore toucheront moins de 85 % du Smic, parce qu’ils ne pourront pas travailler jusqu’à 67 ans (condition pour toucher une pension complète).
> Les titulaires de carrières longues. Le discours officiel, là encore, laissait entendre que leurs cas seraient pris en compte. En fait, avec la réforme ils devraient cotiser un an de plus encore : 44 au lieu de 43 annuités ! Et là, le discours officiel n’en avait rien dit... Actuellement, si l’on a cotisé 4 à 5 trimestres avant 16 ans, on peut partir à 58 ans et si l’on a cotisé 4 à 5 trimestres avant 20 ans, on peut partir à 60 ans (à condition bien sûr, là encore, d’avoir une carrière complète si l’on ne veut pas avoir de décote). On partira maintenant deux ans plus tard, soit respectivement à 62 et 60 ans. Et on devra avoir cotisé 44 annuités au lieu de 43 pour ne pas avoir de décote ! Un an de plus que ce que la réforme prévoit ! C’est un peu fort. Interrogée à ce sujet à la télévision par Anne-Sophie Lapix, Élisabeth Borne a esquivé...