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Thierry Aury :

« L’Assemblée nationale retrouve un rôle qu’elle n’a pas joué depuis longtemps »

par Philippe Allienne
Publié le 26 juillet 2022 à 15:05

A la veille des vacances estivales, ce 18 juillet, la section communiste de Beauvais a présenté ses prochaines initiatives. Une occasion aussi de faire le point, avec le secrétaire départemental, sur le contexte politique actuel.

Comment analyser les derniers travaux de l’Assemblée nationale sur le pouvoir d’achat ? Pour Thierry Aury, nous avons assisté ces derniers jours à un « vote très symbolique sur la proposition des forces de la Nupes de porter le smic à 1500 euros. » Cette proposition a été repoussée par un vote commun des macronistes, des Républicains LR et du Rassemblement national. « Le RN a très clairement indiqué qu’il est opposé à cette augmentation. C’est une possibilité de commencer à démasquer son arnaque sociale. » Le vote des ouvriers, des salariés sur un prétendu programme social du RN se fracasse sur un miroir aux alouettes. « Le RN s’inscrit bien dans une logique libérale au prétexte d’un alourdissement des charges des entreprises. » Voilà qui est dit. Mais être communiste, c’est être optimiste. Thierry Aury voit dans cette séquence une première. «  C’est la première fois depuis longtemps qu’il y a eu sur plusieurs jours un débat sur la question des salaires et des cotisations sociales. C’est intéressant du point de vue de la bataille des idées. On a vu clairement les clivages entre la droite qui refuse les améliorations sociales et les formations de gauche. Et quand ces dernières proposent d’assortir aux cotisations sociales les primes auxquelles tiennent les élus de la majorité présidentielle et la droite en général, elles se voient opposé le même refus. Il est là le clivage. » En conclusion il apparaît donc important de travailler avec toutes les forces de gauche pour porter la construction de propositions et d’une alternative au macronisme. « Dans l’Oise, se félicite le secrétaire départemental, les élections ont révélé de réelles campagnes unitaires dans plusieurs circonscriptions, derrière un candidat communiste, insoumis, socialiste, écologiste ou Génération S. Nous avons eu la chance d’avoir cette diversité de candidatures et dans un esprit unitaire. » Sans sous-estimer l’ampleur de ce qu’il reste à faire, Thierry perçoit une remobilisation d’une partie des électeurs de gauche. Mais reste le défi de l’abstention. « Cela dit, il faut regarder cela de très près. Lors de l’élection présidentielle, la participation des électeurs de l’Oise était à peu près équivalente à celle de 2017. Mais ces électeurs ne sont pas revenus pour beaucoup d’entre eux au scrutin des élections législatives. Pour autant, ils ne sont pas des abstentionnistes permanents. A un moment ils pensent que leur vote a une utilité. Et puis, vu le système présidentiel, il se disent que tout est écrit après la présidentielle. Ils sous-estiment ainsi le rôle de l’Assemblée nationale et la possibilité de changer les choses avec les législatives. » Pourtant, poursuit le responsable communiste, il ne faut pas croire que, une fois que le président est élu, c’est fini et qu’il faut attendre cinq ans. « A présent, la situation est nouvelle Il ne suffit pas que Macron annonce quelque chose pour que ce soit automatiquement voté à l’Assemblée nationale. Il faut certes prendre garde aux passerelles entre les formations (LREM, RN, LR...par exemple), mais l’Assemblée joue un rôle qu’elle n’a pas joué depuis longtemps. »

Les initiatives de l’été Ce 20 août, les communistes de l’Oise organisent leur 28ème journée à la mer à Dieppe. Les participants seront reçus par la municipalité de cette ville. Peu avant, une première journée à la mer est programmée à Berck pour la section de Beauvais. « Ces journées s’inscrivent dans un contexte particulier où il sera plus compliqué encore de partir en vacances alors que le besoin est criant après la longue crise du covid », explique Thierry Aury. Autre rendez-vous de taille : la fête de l’Humanité des 9, 10 et 11 septembre. Des permanences sont ouvertes pour acheter les places comme pour les réservations pour les journées à la mer. Le stand de l’Oise sera un lieu de rendez-vous où l’on insistera sur la dimension politique de la fête, en plus de sa dimension artistique et festive. « C’est le plus gros rassemblement populaire politique de la rentrée où nous donnons rendez-vous à la gauche politique et sociale du pays. » commente Thierry Aury. La fête de l’Huma sera en effet l’occasion, après les législatives, de s’adresser à tous ceux qui ont fait campagne au sein de la Nupes pour se retrouver et dis-cuter des actions à mener ensemble et pour débattre. Il s’agit aussi de réfléchir à la façon de poursuivre l’action pour une alternative au macronisme et contre l’extrême droite qui est aux portes du pouvoir. « Il y a urgence pour qu’une proposition progressiste de gauche prenne de la force et de l’ampleur. »