Hénin-Beaumont.

L’opposition ose l’union

par Philippe Allienne
Publié le 19 juillet 2019 à 15:11

A Hénin-Beaumont, les forces d’opposition progressistes affichent leur volonté de s’unir face à l’extrême-droite qui a arraché la mairie en 2014.

Exprimer un avis contraire à celui de la majorité municipale d’extrême droite relève du défi, voire du courage. C’est un peu ce qu’exprimait, il y a peu, la conseillère d’opposition EELV Marine Tondelier. C’est d’ail- leurs dans cet esprit qu’a été créée, en janvier dernier, l’association « Osons pour Hénin-Beaumont ! ». L’objectif déclaré est de « dépasser les étiquettes partisanes et les idéologies pour porter ensemble ce projet ». Toutes les sensibilités républicaines sont donc invitées. L’association est ouverte aux « parents, grands parents, célibataires, associatifs, entrepreneurs, salariés, retraités, jeunes, agents de la ville, acteurs de la solidarité... » , insiste l’équipe.

Une initiative que la section communiste soutient sans réserve. « Nous sommes bien conscients, dit David Noël (conseiller PCF) que seuls nous ne pour- rons rien. Il faut un rassemblement large comme celui déjà engagé en 2014 avec ‘‘Agissons unis pour Hénin -Beaumont’’ et qui réunit socialistes, communistes, verts et divers gauche ».

En vue des élections municipales de 2020, les acteurs de « Osons pour Hénin-Beaumont » ne veulent fermer aucune porte. Des discussions avec la France insoumise sont en cours. Il n’y en a eu en revanche aucune jusqu’ici avec Patrick Piret qui poursuit parallèlement sa démarche dite « apolitique » à travers « Action Hénin-Beaumont ». « On ne peut présumer de l’avenir », commente sobrement David Noël. Pour illustrer le climat délétère entretenu par l’équipe RN de Steeve Briois, Marine Tondelier a été interdite au repas des seniors organisé le 14 juillet par l’association « Le temps de vivre ». La présidente, et mère du Premier magistrat, a estimé qu’une politique n’avait rien à y faire. Mais Marine Le Pen était bien présente aux côtés du maire.

Autres exemples : le harcèlement judiciaire et l’atteinte à la liberté d’expression dont la municipalité s’est faite spécialiste. David Noël vient d’ailleurs d’être relaxé à l’issue d’un procès en diffamation que lui a fait le directeur de la communication de la ville pour s’être vu accusé de censure sur une tribune municipale. Par ailleurs, le tribunal administratif de Lille vient de donner raison au conseiller communiste qui avait contesté au maire le droit d’apporter un commentaire négatif sous les tribunes de son opposition.